Ukraine: les accusations de bombes israéliennes au phosphore ressortent du placard

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CHAI BADAN, Thailand (Feb. 8, 2010) – Smoke screen rockets fill the sky to support an air assault during a bilateral training exercise in preparation for a combined arms live fire exercise (CALFEX) at Chai Badan, Feb. 8. The 31st Marine Expeditionary Unit (MEU) is currently participating in exercise Cobra Gold 2010 (CG’ 10). The exercise is the latest in a continuing series of exercises design to promote regional peace and security

 

Le Journal télévisé de 20h de France 2 a diffusé le 24 mars un reportage rapportant les accusations ukrainiennes selon lesquelles la Russie utiliserait des bombes au phosphore blanc.

Le reportage rappelle que ces armes « ne sont pas interdites, mais leur usage en milieu urbain contre des civils, pourrait être assimilé à des crimes de guerre ».

Le président ukrainien, est-il précisé, accuse la Russie d’avoir utilisé du phosphore « pour tuer des femmes et des enfants ».

L’expert interrogé parle qu’une arme qui peut « provoquer des brûlures extrêmement graves et mortelles sur les populations civiles exposées, et donc elles ont un caractères de terrorisation évidemment très marqué ».

C’est donc l’éventuel usage délibéré du phosphore contre des civils qui – si avéré – poserait problème et fait à juste titre l’objet des interrogations du reportage, largement reprises d’ailleurs à travers la presse.

Comparaison Ukraine-Gaza

Le commentateur ajoute, immédiatement après la mention de la « terrorisation » :

Ces bombes ont été largement utilisées dans des conflits dans le passé, comme en Iraq ou à Gaza.

L’image d’archive de Gaza est complétée d’un bandeau indiquant « janvier 2009 » (date de la guerre dite Opération plomb durci).

D’après nos recherches, Israël a reconnu avoir utilisé des munitions explosives (à des fins de marquage/éclairage de cibles) et des projectiles de fumée au phosphore blanc (pour protéger ses troupes) à Gaza en 2009. Mais Israël, qui rappelle à l’instar du reportage que l’usage de ces armes n’est interdit par aucun traité international, a formellement nié avoir recouru à ces armes contre des populations civiles ou à des fins anti-personnelles. Israël affirme avoir toujours visé des zones non habitées. Cette position officielle a été exprimée dans un rapport de 2009 (p.145 et suivantes).

Par ailleurs, selon un article de Newsweek paru lors du dernier conflit ouvert en mai 2021, « En 2013, Israël a déclaré qu’il cesserait d’utiliser des munitions au phosphore blanc pour créer des écrans de fumée sur le champ de bataille. Aucun responsable n’a confirmé l’utilisation de cette substance toxique depuis. »

En mai 2021 justement, certains faussaires avaient eu recours à des photos d’autres conflits, comme l’Afghanistan, pour accuser Israël d’utiliser du phosphore.

Une forme d’aveu de n’avoir trouvé aucune preuve de tels faits à Gaza.

Si France Télévisions a des sources démontrant tout de même un large usage de bombes au phosphore par Israël contre les zones peuplées de Gaza, avec des morts à la clé, InfoEquitable serait très intéressés à les connaître.

Nous avons donc écrit au médiateur de France Télévisions pour demander si, dans le cas contraire, il ne serait pas opportun de revenir sur cette information qui impute à Israël d’avoir commis des actions assimilables à des crimes de guerre en l’absence, semble-t-il, de fondements solides.

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Auteur : InfoEquitable

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