Le rabbi de Kalov, par. Choftim : l’impact d’une bonne résolution

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«Tu institueras des juges et des magistrats dans toutes les villes » (Devarim 16,18)

Illustration : Hidabrouth

Le roi David, que la paix soit sur lui, dit dans le Livre des Tehilim (119,106) : « J’ai fait le serment (Néder), et je le tiendrai, d’observer les règles de Ta justice.» D’après nos Sages (Nedarim 8a), ce verset nous apprend que nous faisons le serment d’accomplir les Mitsvoth. Il est tranché dans le Choul’han ‘Aroukh (Yoré Déa’, 203,6) que si un homme est victime d’une attaque de son Yétser Hara’ et transgresse une Mitsva négative, ou néglige d’accomplir une Mitsva positive, c’est une Mitsva de prêter serment à ce sujet pour se reprendre en main.

Nos livres de Moussar rapportent que le principe du Néder a été instauré surtout pour les vœux liés aux Mitsvoth. Lorsqu’un homme ressent un élan de Techouva et désire se renforcer dans sa Émouna en Hachem, loué soit-Il, et dans Sa Tora, il constate que la Techouva est difficile, et qu’il ne tiendra pas longtemps. Il est conseillé alors de rattacher cette Mitsva à un Néder, et il pourra ainsi surmonter son Yétser Hara’.

C’est pourquoi, lorsque des hommes, femmes ou enfants désirent se renforcer, je leur demande de s’engager à voix haute, à accomplir une certaine Mitsva. Je peux témoigner pour l’avoir expérimenté auprès de milliers de personnes qui m’ont promis d’accomplir une certaine Mitsva, que grâce à la force de la promesse, ils ont réussi à l’accomplir correctement.

Parfois, le Yétser Hara’ peut prendre le dessus chez un homme, même après que ce dernier a fait une promesse. Il le tente en l’incitant à se trouver des excuses pour éviter de tenir sa promesse, lorsqu’il doit accomplir une Mitsva qui lui pose des difficultés, et il s’évertue à trouver des raisons pour s’en dispenser. Au final, il finit par oublier totalement sa promesse.

Nous avons un bon conseil à ce sujet : lorsqu’un Juif s’est engagé à prendre une bonne résolution, il tentera d’en faire part à son rav, ainsi qu’à ses proches et connaissances. Il lui sera ensuite plus facile de surmonter son inclination dans un moment d’épreuve. En effet, la honte l’aidera à ne pas enfreindre son engagement devant ceux qui en sont informés.

À ce sujet, on raconte une anecdote concernant rabbi Eliyahou Dessler, Machguia’h de la Yechiva de Poniovez, qui était un grand fumeur. Lorsqu’il fut informé de l’avis des médecins stipulant que les cigarettes sont dangereuses pour la santé, il décida d’y mettre un terme. Les membres de sa famille remarquèrent que lorsqu’il cessa de fumer, il en fit part à toute sa famille, et à toute personne qui venait le consulter, il annonçait en préambule : « J’ai cessé de fumer », ce qui allait à l’encontre de sa conduite générale de discrétion.

Lorsqu’un de ses proches l’interrogea à ce sujet, le Machguia’h répondit : « Cesser de fumer est très difficile pour moi, et un grand nombre de ceux qui ont cessé de fumer finissent par reprendre cette habitude, j’ai donc cherché un moyen pour m’aider dans ce processus. Je me suis dit que si j’annonçai au public cette décision de cesser de fumer, j’aurais honte de fumer en public, et la vertu de la honte m’aidera à ne plus fumer. »

Nous trouvons surtout ce principe en application dans l’interdit de Yi’houd : l’homme a l’interdiction de s’isoler dans une maison avec une femme autre que la sienne. En effet, dans une telle situation, le puissant Yétser Hara’ des relations interdites pourrait l’affecter, et le conduire à des pensées et des actions de faute. De ce fait, l’homme devra veiller à se trouver en présence d’un autre homme s’il se trouve seul avec une femme, du fait que la vertu de la honte l’aidera à se préserver de la faute, comme l’indique la Guemara (Kidouchin 80b) et le Choul’han Aroukh.

Nos Sages, dans la Guemara (Kidouchin 81a), nous font part d’un récit à ce sujet : plusieurs femmes juives furent emmenées en captivité, et un homme pieux, rav Amram ‘Hassida, déploya des efforts pour les libérer. Il les installa dans son grenier situé dans sa maison dans la localité de Nahardéa. Après les avoir installées en haut, dix hommes arrivèrent et déplacèrent la lourde échelle qui menait au grenier, pour éviter, que D’ préserve, qu’il ne soit tenté de commettre une faute.

L’une des captives passa à côté de la cheminée située dans le grenier, et son visage était si lumineux qu’une lumière s’infiltra par l’ouverture de la cheminée. Rabbi Amram fut tenté et entraîné par son mauvais penchant, il alla chercher la lourde échelle qu’il souleva tout seul jusqu’à l’entrée du grenier. Il commença à grimper, mais en pleine ascension, il fut assailli de regrets, et se mit aussitôt à crier : « Le feu brûle dans la maison d’Amram. »

Par ses cris, il alerta tous ses voisins qui arrivèrent chez lui en pensant qu’il fallait éteindre un incendie qui s’y était déclaré. Il réussit ainsi à éteindre le feu du désir du mauvais penchant, car dès l’instant où il avait eu des pensées de regret, il s’était mis dans une situation où il ne pouvait plus être victime du Yétser Hara’, par la présence d’un groupe de personnes devant lesquelles il aurait honte de fauter.

Ce conseil s’applique à tout Juif où qu’il soit, ainsi que dans tous les lieux de villégiature où il passe ses vacances. Il s’efforcera d’annoncer à son entourage qu’il respecte la Tora et les Mitsvoth, et leur fera part des bonnes résolutions qu’il a prises. Il aura ensuite honte de ne pas tenir ses promesses. En effet, son image serait dégradée aux yeux de ceux qui le considéreront comme un homme instable et infidèle à ses principes. Même s’il venait à oublier ses principes, d’autres pourront le rappeler à l’ordre.

Ce conseil a été prodigué à chaque Juif par Hachem dans Sa Tora : «Tu institueras des juges et des magistrats dans toutes les villes» : veille à ce que toutes les personnes de ton entourage s’apparentent pour toi à des juges et magistrats qui font respecter la loi, en leur faisant part des engagements que tu t’es imposés.

Chabbath Chalom !

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