Les orthodoxes ne se rendent nulle part, et encore moins aux urnes

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Depuis la décision de la Haute Cour concernant le recrutement des orthodoxes, le bluff le plus marquant est que « les orthodoxes se retireront du gouvernement », mais le meilleur gouvernement pour eux est celui actuel ! • Les relations de Netanyahou avec les représentants orthodoxes est plus proche et plus serré que jamais. • Netanyahou fait plus confiance à Derhy qu’à n’importe quel membre de son parti, parfois plus qu’aux gens de son propre bureau.

Aroutz 7 – Yehuda Schlesinger – Photo : Oren ben ‘Hakoun

Depuis l’arrêt rendu jeudi dernier par la Haute Cour concernant le recrutement des orthodoxes, trois bluffs circulent dans l’espace public, et notamment sur les réseaux sociaux. Le plus marquant d’entre eux est « Les orthodoxes se retireront du gouvernement » et il existe également une version complémentaire : « Les orthodoxes préféreront rejoindre Ganz – de qui ils obtiendront tout », et une version extrême selon laquelle « les orthodoxes et Netanyahou ne sont plus ensemble ». Eh bien, mes regrets. Voici une règle : chaque fois que vous entendez des menaces de retraite, posez-vous une seule question : qu’est-ce qui vous attend dehors ?

Avant le 7 octobre, lorsqu’on demandait à Avigdor Lieberman « comment vas-tu », il répondait : « Au ciel ». Depuis le 7 octobre, la réponse a changé : « Rien de bon ne nous menace ». Les orthodoxes ne démanteleront pas le gouvernement, car rien de bon ne les menace à l’extérieur. La vérité est que les orthodoxes, comme la plupart des éléments de ce gouvernement, n’ont vraiment nulle part où aller.

Les scénarios politiques conduisent les orthodoxes dans une impasse et démantelent les différents bluffs. Bluff 1 : « Les orthodoxes se retireront du gouvernement. » Le sang des orthodoxes bout effectivement, les rabbins sont en colère, mais dans quelques jours, quand les esprits se calmeront, ils y feront le froid calcul politique – les orthodoxes peuvent-ils démanteler le gouvernement, quand une campagne électorale est en cours sous le douloureux échec historique du 7 octobre, lorsque les personnes enlevées vivent un enfer à l’intérieur de Gaza, lorsqu’une bande entière du nord est évacuée et des dizaines de milliers de personnes sont déplacées de leurs foyers. Ajoutez à cela la conflagration laïque et religieuse-nationaliste autour de la question orthodoxe qui sera la vedette de la prochaine campagne électorale.

Même si l’incroyable se produit et que Netanyahou bat tous les sondages et l’opinion publique et est réélu, le meilleur gouvernement pour les orthodoxes est le gouvernement de Netanyahou-Smotrich-Ben Gvir et des orthodoxes. Qu’est ce qui a changé ? Pourquoi les orthodoxes dissoudraient-ils un gouvernement dont le meilleur scénario serait exactement le même gouvernement ?

Bluff 2 : « Avec Benny Ganz, les orthodoxes auront tout. » Si la carte politique reste la même, les partenaires de coalition de Benny Ganz sont Yair Lapid et Avigdor Lieberman. Il est possible que les deux hommes fassent preuve de flexibilité, mais sur un sujet, ils ne bougeront pas d’un millimètre : le recrutement des orthodoxes. Même si le parti de droite Bennett/Saar/Cohen adhère, les lignes fondamentales d’un tel gouvernement seront rigides pour les orthodoxes. Si quelqu’un pense que les orthodoxes vont démanteler le gouvernement et prendre le risque d’obtenir un gouvernement Ganz-Lapid-Lieberman, ils ont complètement tort.

Bluff 3 : « Les orthodoxes et Netanyahou ne sont plus ensemble. » C’est vrai, les orthodoxes s’enflamment contre Netanyahou, l’accusant de tergiversations, d’échecs, de fausses promesses (« on s’occupera du recrutement après la réforme juridique/le budget »), et pourtant – en politique il y a un autre important élément : tout est personnel. Malgré tout, les relations de Netanyahou avec les représentants orthodoxes sont plus étroites que jamais. Netanyahou fait plus confiance à Derhy qu’à n’importe quel membre de son parti, parfois plus qu’aux membres de son propre bureau. Netanyahou le considère comme une figure équilibrée, un gardien du secret, un partenaire et un ami personnel proche. Gafni et Goldknopf peuvent être en colère contre Netanyahou, mais ils savent que ce n’est qu’avec lui qu’ils ont une chance de réparer les dégâts. Il est même facile d’expliquer cela au public orthodoxe, et cela a déjà été fait. Autrement dit : des élections ? Pas pour bientôt.

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