«Le Congrès est en guerre avec Donald Trump»

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Trump doit trouver un moyen de persuader les républicains de mettre un terme à la guerre qu’ils mènent contre sa politique étrangère, juge Daniel McAdams, directeur exécutif de l’Institut Ron Paul, évoquant les nouvelles sanctions anti-russes.

De nouvelles sanctions anti-russes ont été approuvées par le Sénat américain. Ces mesures visent le secteur énergétique russe, des individus accusés des cyberattaques, et les entreprises fournissant des armes au gouvernement de Bachar el-Assad en Syrie.

Le projet transforme en loi les sanctions de l’ère Obama contre la Russie, ce qui signifie que le président Trump ne sera pas en mesure de les annuler sans un vote du Congrès.

RT : Ce projet de loi va limiter la possibilité de la Maison Blanche d’assouplir les sanctions sans l’approbation du Congrès. N’est-ce pas ironique, quand on pense que Barack Obama a fait passer tant de décrets exécutifs ?

Daniel McAdams (D. M.) : C’est une tentative évidente de priver le président de ses pouvoirs constitutionnels légitimes en matière de politique étrangère. Je ne suis pas de ceux qui soutiennent l’idée de monopolisation du pouvoir par l’exécutif. Mais, dans ce cas, le Congrès cherche à s’en saisir. La Chambre des représentants, contrôlée par les Républicains, et le Sénat sont en guerre avec leur propre président, s’opposant à sa ligne en politique étrangère et à sa pièce maîtresse : l’amélioration des relations avec la Russie. C’est un problème très, très profond avec les républicains du Congrès.

Si vous répétez un mensonge suffisamment souvent, il devient peu à peu une sorte de convention, mais personne n’a encore dit ce que les Russes avaient réellement fait.

RT : Ces sanctions sont liées à la soi-disant ingérence de Moscou dans les élections américaines de 2016. Avons-nous enfin des preuves substantielles pour confirmer ces allégations ?

D. M. : Si vous répétez un mensonge suffisamment souvent, il devient peu à peu une sorte de convention… Mais personne n’a encore dit ce que les Russes avaient réellement fait. Ont-ils suivi de près les élections ? Chaque pays suit de près les élections d’autres pays. Ont-ils réellement fait quelque chose pour influer sur les résultats, ou du moins pour tenter de le faire ? Personne n’a pu le démontrer. Si l’on se penche sur les 17 agences de renseignement qui sont supposées être parvenues à cette conclusion, c’est un fiasco absolu. Ont affirmé cela tout au plus, et [l’ancien chef de la CIA] John Brennan l’a affirmé en mai, trois agences. Il ne s’agissait pas d’une évaluation complète de la communauté internationale du renseignement. C’était, comme il a expliqué, des « analystes triés sur le volet ». Et d’où proviennent certaines de ces informations ? Elles proviennent de CrowdStrike – société discréditée à cause de ses liens avec le très partial Conseil Atlantique anti-russe. C’est la seule organisation qui a analysé les ordinateurs du DNC (Comité national démocrate). Le FBI n’a même pas effectué de contrôle de ces preuves, il n’a même pas regardé les ordinateurs. Où sont les preuves ? Je suis prêt à les prendre en compte, si elles existent. Mais aucune n’a été mise en avant.

Les républicains doivent cesser d’avoir recours à l’idée selon laquelle les Russes ont en quelque sorte mis à son poste [Donald Trump], ce qui délégitime complètement sa présidence.

RT : Que doit faire Donald Trump face à l’opposition du Congrès ?

D. M. : La campagne de Donald Trump promouvait une politique étrangère non interventionniste. Sur ce point, nul doute que certains aspects du programme du futur président ont été empruntés à Ron Paul. Las, une fois au pouvoir, il doit redescendre de son nuage, aller à la Chambre, où ces mesures sont moins populaires qu’au Sénat. Il a besoin de s’asseoir avec les républicains de la Chambre, de les persuader. Eux doivent cesser d’avoir recours à l’idée selon laquelle les Russes ont placé Trump  à son poste, ce qui délégitime complètement sa présidence. Il doit trouver un moyen de persuader les gens de mettre fin à la guerre contre sa politique étrangère au Congrès.

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