Le président turc Recep Tayyip Erdogan a comparé vendredi Israël à l’Allemagne nazie, et a accusé l’Etat juif de commettre un « génocide culturel » contre le peuple palestinien, a rapporté le site d’informations Times of Israel.
« Aujourd’hui, les Palestiniens sont soumis à des pressions, à la violence et à des politiques d’intimidation non moins graves que l’oppression subie par les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale », a-t-il déclaré lors d’une conférence sur Jérusalem à Istanbul, selon une transcription de son discours publiée sur son site internet, rapportée par le Times of Israel.
« Pour nous, peu importe qui est l’auteur. Il s’agit de deux massacres, d’atrocités et d’oppressions. Bombarder des enfants qui jouent sur la plage de Gaza est un crime contre l’humanité aussi grave que le crime inhumain appelé Holocauste », a-t-il ajouté.
Erdogan faisait référence à un incident survenu lors de la guerre de Gaza en 2014, dans lequel quatre enfants ont été tués par un bombardement israélien.
« Les Palestiniens paient le prix de l’Holocauste », a déclaré le dirigeant turc, affirmant que les pays européens ignoraient les actions d’Israël parce qu’ils avaient « honte » de ce qui s’était passé pendant la Seconde Guerre mondiale.
La Turquie s’oppose à l’oppression « où qu’elle se produise et quelle que soit l’identité, la religion, l’origine ethnique ou culturelle des victimes », a déclaré Erdogan, martelant que ses affirmations ne sauraient être considérées comme antisémites.
« Il n’est nullement antisémite de réagir aux actes corrompus d’Israël. Personne ne peut nous empêcher d’appeler un chat un chat », a-t-il ajouté.
Turkish leader Recep Tayyip Erdogan (left) holds regular meetings with Hamas supremo Khaled Meshaal and Ankara insists it will not its relationship with the Palestinian militant group in order to resume diplomatic ties with IsraelYasin Bulbul (Turkish Prime Minister Office/AFP/File)
Lors de son discours prononcé lors de la deuxième « Conférence de l’Association des parlementaires pour Al-Quds [Jérusalem] », le président turc a déclaré qu’Israël essayait depuis un demi-siècle d ‘ »effacer l’héritage islamique » à Jérusalem, au mépris des faits historiques et du droit international.
« Ils y commettent un génocide culturel en usurpant les terres, les commerces, les résidences, et même les lieux de prière des musulmans. Vous vous trompez si vous pensez pouvoir détruire l’identité spirituelle d’Al-Qods en y déplaçant quelques ambassades et consulats », a-t-il déclaré.
Samedi, le Premier ministre australien, Scott Morrison, a officiellement reconnu Jérusalem-Ouest comme capitale d’Israël, mais a précisé que le déménagement de sa mission diplomatique de Tel-Aviv attendrait la conclusion d’un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens.
Seuls les États-Unis et le Guatemala ont aujourd’hui installé leurs ambassades à Jérusalem, tandis que la République tchèque y a récemment ouvert un consulat honoraire et un centre culturel.
« Comparer la carte de la Palestine de 1967 avec la carte de la Palestine de 2018 suffit pour constater le génocide culturel qui se déroule en Palestine », a ajouté Erdogan.
Faisant valoir que les actions d’Israël étaient soutenues par « certains membres du Conseil de sécurité des Nations Unies », il a appelé à une réforme de l’organisme mondial.
Si les relations israélo-turques ont longtemps été tendues, elles ont atteint un nouveau pic en mai dernier, lors des manifestations violentes à la frontière de Gaza, fomentées par le Hamas, au cours desquelles des dizaines de Palestiniens ont été tués.
À l’époque, Erdogan a imputé la responsabilité de la mort des manifestants palestiniens à Israël, l’accusant d’être un « État terroriste » qui commet un « génocide ». Le président turc a également comparé les actions d’Israël à celles des nazis.
Source www.i24news.tv
