L’ assassinat brutal de Khashoggi place Jérusalem dans une situation difficile

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Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien qui a été brutalement assassiné à Istanbul plus tôt ce mois-ci, n’aimait pas beaucoup Israël, c’est un euphémisme.

« Les Juifs n’ont pas d’histoire en Palestine. Ils ont donc inventé le mur des Lamentations, une construction mamelouk », avait-il tweeté en 2015.

« Ce n’était pas un ami d’Israël, mais il n’avait aucun problème à rencontrer et à parler aux Israéliens », s’est souvenu Teitelbaum, qui a vu pour la dernière fois le journaliste assassiné l’année dernière, alors qu’ils prenaient un café en marge d’une conférence sur le Moyen-Orient à Washington.

Lors de l’une de ses dernières apparitions publiques, Khashoggi, qui avait des liens avec les Frères musulmans, a confirmé que Ryad s’était rapproché de Jérusalem. Mais il a ajouté que le royaume avait « fait machine arrière sur certaines positions pro-israéliennes récentes », selon le Middle East Monitor, qui l’a accueilli lors d’une conférence à Londres moins d’une semaine avant son entrée au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul où il a été tué.

L’assassinat cruel de Khashoggi et les tentatives amateures du régime pour le dissimuler ont causé des dommages incommensurables au prestige international de l’Arabie saoudite et à celui de son souverain, le prince héritier Mohammed bin Salman (MBS).

Le fait que les États-Unis et d’autres pays occidentaux envisagent de punir Ryad – l’Allemagne a déjà gelé les livraisons d’armes prévues au royaume – jette une ombre profonde non seulement sur les relations officieuses d’Israël avec le royaume, mais également sur les efforts internationaux visant à contrôler l’Iran.

D’une part, les dirigeants américains et israéliens espéraient que le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) et que sa disposition manifestement favorable à Israël pourraient aider à pousser les Palestiniens à faire les concessions nécessaires en faveur de la paix.

En outre, l’érosion de la réputation internationale de Ryad pourrait nuire à son rôle en tant que l’une des principales puissances régionales qui résiste à la belliqueuse quête nucléaire de l’Iran. C’est l’inimitié réciproque envers Téhéran qui a d’abord rapproché Israël et l’Arabie saoudite.

« Israël est dans une situation très difficile », a déclaré Dan Shapiro, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël. « Il veut et a besoin que l’Arabie saoudite soit un point d’ancrage fiable de cette coalition régionale pour faire face à l’agression iranienne, et il est confronté à une réalité : les dirigeants saoudiens actuels sont incapables de jouer ce rôle. »

Une photo prise le 22 octobre 2018 montre un portrait du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman (MBS) à Riyad, la capitale, un jour avant la conférence FII sur la future initiative d’investissement qui se tiendra à Riyad du 23 au 25 octobre (Crédit : FAYEZ NURELDINE / AFP)

Aucun autre pays arabe ne pourrait remplacer l’Arabie saoudite dans la coalition anti-iranienne de la région, mais MBS s’est avéré « extrêmement téméraire, impulsif et indigne de confiance », a ajouté Shapiro, actuellement membre de l’Institut pour la sécurité nationale de Tel Aviv.

Le meurtre macabre de Khashoggi et les mensonges qui l’entourent ne sont que la dernière d’une série de mauvaises décisions prises par le prince héritier, a déclaré Shapiro. Parmi les autres affaires, on peut citer le bombardement du Yémen sans protection des civils, le siège du Qatar, l’emprisonnement du Premier ministre libanais Saad Hariri, la dispute avec le Canada pour un tweet sur les droits de la personne.

MBS « agit souvent avec des connaissances limitées et un jugement médiocre de la situation ». Les différents scandales qui ont eu lieu ont affaibli le royaume et miné ses relations avec ses alliés, a déclaré Shapiro.

Néanmoins, les Etats-Unis ne doivent pas rompre leurs relations avec le royaume, car elles jouent un rôle vital dans les efforts américains pour maîtriser l’Iran, a-t-il déclaré. Cependant, « tant que le leadership saoudien n’est pas changé, ou du moins que le style de leadership saoudien n’a pas changé, la capacité du pays à jouer ce rôle est considérablement affaiblie ».

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