La loi sur les « hesdérim »

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Cela fonctionne grosso-modo de la manière suivante : des « colons » trouvent une colline où s’installer dans les territoires de Judée et de Samarie, site qui n’appartient visiblement à personne et qui n’intéresse aucun être humain. Quelques biches, ou autres animaux, peuvent toutefois s’y promener, mais il faut se lever tôt pour les rencontrer.

Les choses changent par la suite : une fois quelques caravanes juives installées sur place, ainsi qu’un minimum de « confort » assuré, une invitation à se rendre au tribunal est envoyée aux personnes qui ont osé y placer ces caravanes ! Des groupes d’extrême-gauche ont trouvé des « anciens propriétaires » qui peuvent prouver leur propriété sur ces emplacements, donc prière de dégager.

En général, les preuves de propriété sont très faibles, pratiquement inacceptables, mais cela ne semble pas déranger outre mesure les juges de la Cour suprême locale, et ils exigent que justice soit faite, et que les occupants illégaux soient expulsés le plus vite possible.

Juste que, récemment, un procès du même ordre a opposé des propriétaires juifs tentant de faire expulser des Palestiniens s’est terminé par la décision de Yoram Danzinger, de la Cour suprême, le même qui faisait partie des juges décidant d’expulser les gens d’Amona –admettant que ces pauvres arabes n’auraient pas où s’installer à nouveau… Plus que gênant.

La Knesset tente depuis des années de mettre en place une loi, dite « des hesdérim », selon laquelle, dans des cas d’installation innocente sur des terrains qui s’avère finalement appartenir à d’autres, un « hesder » sera proposé, une forme d’aménagement à l’amiable, avec d’intéressantes compensations pour ceux dont les terrains ont été ainsi occupés.

Là, une telle loi doit être acceptée par la Knesset, et elle permettrait de mettre fin, à partir de maintenant, et non pas a posteriori, des drames de cet ordre.

Oui, mais, disent divers chefs de file de la droite, nul n’a de doute : la Cour suprême va être priée de juger de la validité de cette loi, et va sans doute aucun s’y opposer (bien entendu, puisqu’elle viendrait protéger des Juifs et brimer des Arabes ; si cela allait seulement dans le sens inverse…). Et ils disent en avoir assez : le gouvernement et la Knesset décide, et la Cour suprême s’oppose, et Bibi est désolé, mais cela n’est pas de sa faute…

Ont-ils tort ? Certainement pas.

Mais il faut tout de même leur rappeler, peut-être, que c’est d’un phénomène mondial qu’il s’agit : voyez donc si le sieur Trump parvient à entraver l’entrée de ressortissants musulmans de pays hostiles aux Etats Unis dans son pays ? Trump le voudrait, mais la « justice » s’y oppose…

En Israël, visiblement, c’est la même chose.

Il faudrait trouver tant ici qu’aux Etats Unis une formule permettant de contrer cette tendance, au profit d’une conception saine et intelligente des droits d’un peuple à sa propre défense et à l’usage de ses droits sur sa propre terre, mais, pour une raison à comprendre encore, c’est un rêve que la modernité semble repousser totalement.

Bibi n’a pas plus de pouvoir dans ce domaine que le grand Trump.

 

 

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