Les USA mettent en garde Israël contre les risques d’une «amitié» avec la Chine.

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Israeli prime minister Benjamin Netanyahu with Chinese president Xi Jinping, in Beijing on March 21, 2017. PM Netanyahu is on an official state visit to China. photo by Haim Zach / GPO ***HANDOUT EDITORIAL USE ONLY/NO SALES*** *** Local Caption *** ראש הממשלה בנימין נתניהו נפגש עם נשיא סין Xi Jinping

Le Pentagone a averti qu’il jugeait «inadmissible» l’augmentation des investissements chinois dans les projets d’infrastructure stratégiques en Israël, écrit le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Selon le département américain de la Défense, les investissements chinois excessifs représentent une menace pour la sécurité nationale des alliés américains au Proche-Orient. De plus, le problème de la dépendance économique est lié au problème de la souveraineté. Cependant, Israël ne semble pas disposé à mettre sur pause son partenariat avec Pékin. Les observateurs soulignent que derrière les projets économiques chinois se cachent généralement des intérêts militaires.

«Nous ne demandons pas à Israël de renoncer entièrement aux relations avec la Chine, mais nous menons des discussions ouvertes avec tous nos alliés et partenaires les plus proches sur les conséquences des investissements chinois», a déclaré le conseiller adjoint du secrétaire à la Défense pour le Moyen-Orient, Michael Mulroy.

Selon lui, l’ouverture de l’économie est le point fort aussi bien d’Israël que des États-Unis.

«Cependant, des acteurs malfaisants pourraient en profiter si nous n’étions pas prudents», a déclaré le représentant du Pentagone.

Investissements de la Chine

Ces déclarations font suite aux investissements chinois dans le système de transport léger sur rail, qui devrait passer devant le bâtiment de l’état-major des armées israélien au centre de Tel-Aviv et même devant la base navale israélienne à Ashdod. Ce qui a suscité de vives objections aux États-Unis.

La participation de compagnies chinoises aux projets de ports israéliens à Haïfa et Ashdod avait déjà fait l’objet d’avertissements du côté américain. La plus grande vague d’indignation avait été provoquée par la décision d’Israël d’autoriser au Shanghai International Port Group de signer un contrat de 2 milliards de dollars pour l’exploitation de l’un des terminaux de Haïfa d’ici 2021, fréquemment accosté par les navires de la 6e flotte américaine.

«Bien sûr, il n’y a aucune raison pour laquelle Israël ne pourrait pas mener des affaires prospères avec la Chine, mais la question principale est de savoir si vous voulez que votre infrastructure soit contrôlée par un autre pays», déclare Shira Efron, experte politique de la société analytique américaine RAND.

Craintes des USA

D’après les experts, grâce à Israël les Chinois pourraient surveiller les déplacements et la maintenance des navires américains. Selon eux, la présence chinoise crée également une menace dans le domaine de la cybersécurité.

Les Israéliens ont donné le feu vert à la location et à la maintenance de ce terminal au port de Haïfa il y a plusieurs années, face aux difficultés liées à l’affluence et aux grèves de plus en plus fréquentes des travailleurs locaux. Les nouveaux sites construits par les Chinois étaient censés soulager l’ancien port, et les entreprises venues de Chine briser le monopole de la compagnie portuaire nationale d’Israël.

Objectif: redonner un nouveau souffle à Haïfa. Cependant, un récent rapport du Centre de la nouvelle sécurité américaine stipule que le terminal de Haïfa, qui deviendra le plus grand édifice de ce type en Israël, «sapera la souveraineté» de l’État hébreu. En outre, les analystes s’attendent à ce que le Shanghai International Port Group prolonge la location du port en l’absence de propositions concurrentes. Dans ce cas, les autorités israéliennes se retrouveraient en situation de dépendance pendant une longue période.

«La Chine dit souvent une chose, mais en fait une autre. Par exemple, elle disait qu’elle ne disposerait jamais de base à l’étranger, et à présent elle en a une à Djibouti», souligne Rush Doshi, expert des forces armées chinoises à la Brookings Institution. C’est la même chose en ce qui concerne la militarisation en mer de Chine méridionale. «Le fait que les ambitions et le comportement de la Chine sont souvent en contradiction avec sa rhétorique fait réfléchir», affirme Rush Doshi.

De son côté, le Pentagone pointe le fait que la Chine s’est engagée à accorder des prêts et son aide aux pays du Moyen-Orient à hauteur de 23 milliards de dollars en 2018. Les investissements chinois dans l’infrastructure des pays du Moyen-Orient ont effectivement augmenté de 1700% entre 2012 et 2017, selon les renseignements israéliens. Ces derniers soulignent que les autorités chinoises investissent principalement dans le secteur énergétique (150 milliards de dollars), l’industrie (113 milliards de dollars), les transports (103 milliards de dollars) et les technologies militaires (68 milliards de dollars).

En prenant Israël séparément, entre 1992 et 2017 les échanges bilatéraux avec la Chine ont augmenté de 50 millions à 13,1 milliards de dollars, ce qui fait de Pékin le premier partenaire commercial de l’État hébreu en Asie et son troisième partenaire mondial après l’UE et les États-Unis. Ce qui préoccupe forcément les alliés occidentaux d’Israël.

Source fr.sputniknews.com

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