Goldnadel : est-il loisible de critiquer un Juif sans être antisémite ?

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J’ai un peu honte de poser cette question, tellement elle est stupide, mais c’est sans doute précisément parce qu’elle l’est que certains du côté de la gauche extrême ou bêbête, ont tenté de taxer de judéophobe la dernière couverture de Valeurs Actuelles : « Le milliardaire qui complote contre la France » et consacrée à Georges Soros. Si j’ai bien compris l’étrange raisonnement de ces personnes le fait de prêter au spéculateur–sans même évoquer ses origines juives – une aide financière organisée à l’immigration et à l’islamisme rappellerait les clichés « d’un temps qu’on espérait révolu ».

Franchement c’était à se tordre, et leur tentative d’incriminer l’hebdomadaire a fait long feu. Il fallait d’ailleurs voir qui tentait d’allumer les fagots du bûcher. Une journaliste d’un journal vespéral qui venait de twitter son soutien à ce blog de Bondy qui employait il y a encore peu un Mehdi Meklat adorateur d’Adolf Hitler et pourfendeur de juifs. Ou un reporteur de France Inter ordinairement réputé pour son indulgence envers les islamistes. Sans parler de quelques folliculaires nécessiteux. Mais le plus farce, dans ce concert touchant d’improbables musiciens philosémites, fut que ce fut Edwy Plenel qui joua le premier pour exprimer sa touchante sollicitude pour le spéculateur terrassé par l’hydre antisémite. Ainsi va l’extrême gauche et ainsi chemine avec elle son chef d’orchestre préféré. On peut tout lui reprocher, sauf les complexes et l’incohérence. Il s’est toujours trompé, et bien il persévère. Cette semaine par exemple, voilà qu’il soutenait les menées des ayatollahs antisémites en Syrie. Il a soutenu le massacre des athlètes Israéliens à Munich. Il a soutenu Tariq Ramadan contre Charlie hebdo coupable « de faire la guerre aux musulmans ».

Le voilà qu’à présent il nous offre gratis des leçons de lutte contre l’antisémitisme. La police de la pensée farcie d’indécence. C’est ainsi, l’extrême gauche a toutes les audaces et c’est à la fois sa force et son ridicule. Elle ne craint pas trop les gouttes, sous le parapluie légèrement percé de sa domination médiatique. Ni la bêtise ni le racisme associé. A-t-elle seulement conscience de véhiculer ce dernier lorsqu’elle interdit de critiquer une Garde des Sceaux parce qu’elle est noire ou un spéculateur hongrois et mondialiste parce qu’il est juif ? A-t-elle conscience que derrière son obsession du racisme se dissimule son obsession pathologique de la race ? Quel est la nature de cet étrange privilège racial qui interdirait toute critique d’un individu au nom de sa couleur ou de son ethnie ? S’il ne s’agissait que de cela. C’est qu’en outre son antiracisme d’opérette est à chorégraphie variable. Aucun risque qu’elle considère que pourrait rappeler tristement les sombres clichés, le fait qu’elle caricature systématiquement les Israéliens en fauteurs de guerre. Aucun risque qu’elle ne vienne rappeler, en cette semaine dramatique, combien les gens de la République Islamique, du Hezbollah ou du Hamas ont organisé d’attentats antisémites à Buenos Aires, à Tel Aviv ou à Berlin. Elle s’en moque.

C’est tellement plus vaillant et important de traquer Céline, Maurras ou les ectoplasmes. J’ai rarement vu non plus un représentant de la gauche médiatique me dire son soutien lorsqu’un militant de l’islam radical me gazouille sur Twitter : « Sale raciste, dommage qu’Hitler n’a pas terminé le boulot ! » Et pour prouver, s’il en était besoin encore, l’extravagante ineptie de ces critiques de Valeurs actuelles, je recommande à ses auteurs l’édifiante lecture de la toute fraîche livraison du Jérusalem Post du dimanche 13 mai (page 4), pour autant qu’ils sachent lire l’anglais. Ils y apprendront que le gouvernement israélien reproche une nouvelle fois à George Soros des actions concertées via des associations d’extrême gauche, notamment d’avoir sponsorisé une organisation dirigée par des membres de l’organisation terroriste Front Populaire de Libération de la Palestine. De là à penser que le Premier ministre israélien est un antisémite patenté, il n’y a qu’un pas que nos intermittents du philosémitisme seraient allègrement capables de franchir.

J’ai tellement plaisir à leur dire combien je suis fier d’écrire dans cet hebdomadaire de Raymond Bourgine et de François d’Orcival qui n’ont jamais cessé de défendre l’état Juif en danger.

Combien je m’enorgueillis d’apporter ma pierre à l’érection d’un mur contre l’antisémitisme criminel, la francophobie et la christianophobie d’aujourd’hui pendant que les antiracistes à trompette continuent de monter la garde devant un front raciste imaginaire tout en aidant à passer les prochains assassins à qui ils trouveront toutes les excuses.

Mais leur délire accusatoire n’épate plus personne et leurs pavés coulent à pic dans leur mare suintante. Ça ne marche plus. Ils finiront par se pendre avec leurs grosses ficelles usées jusqu’à la trame. Leurs canards boiteux n’ont plus de têtes.

Ils continuent d’avancer en claudiquant sur leur palme gauche en contrefaisant le pas de l’oie. Raciste ! raciste ! Antisémite ! antisémite ! Coin ! coin ! Mais ça ne casse plus la moindre patte à notre canard.

Source www.valeursactuelles.com

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