Meurtre d’Alain Ghozland à Créteil : les accusés dans la spirale de la violence

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Comme une montée en puissance dans la violence. C’est l’impression qui ressort du parcours des deux accusés du meurtre d’Alain Ghozland. Ce vendredi, pour le premier jour du procès d’assises à Créteil, le portrait de ces jeunes, qui comparaissent détenus, a été brossé. Avec cette question en filigrane : comment ces petits délinquants ont-ils pu se retrouver dans une affaire aussi sordide?

Le 11 janvier 2016, ces deux copains font irruption dans l’appartement d’un retraité sans histoire, alors conseiller municipal et pilier de la communauté juive. Alors qu’un des malfrats entrave la victime, seule au moment des faits, son complice fouille l’appartement. Le butin se résume à un peu d’or et le vol de la voiture.

Alain Ghozland sera retrouvé mort asphyxié par son frère. La victime présente plusieurs blessures de défense. Elle a deux fractures aux côtes. Qui l’a étouffée ? C’est la question pour l’heure sans réponse.

Depuis le début de l’instruction, ils ne cessent de s’accuser. Ramzi, âgé à l’époque de 21 ans, a ce vendredi une nouvelle fois désigné son complice. Djibril, de deux ans son aîné, a, lui, assuré à la cour qu’il ne se souvenait pas.

Les deux anciens copains n’ont pas été beaucoup plus bavards quand il s’agissait de parler d’eux. Mais leurs antécédents judiciaires a permis de mieux retracer leur parcours.

«Le passé c’est le passé», balaye un accusé

Trois jours avant le drame, Djibril commet un cambriolage avec un autre complice au domicile d’un particulier à Créteil. Les deux jeunes sont surpris par le gardien et un autre homme. Les cambrioleurs assènent alors des coups de marteau et de perceuse. Djibril sera condamné à cinq ans de prison par le tribunal correctionnel de Créteil. « La victime ne l’a pas reconnue », a souligné son avocat.

L’avocate générale a évoqué les sept autres condamnations du jeune homme et les 40 décisions disciplinaires en détention pour souligner sa dangerosité. « Le passé c’est le passé », a balayé d’un revers de main l’intéressé. Djibril parle vite et mal. A de nombreuses reprises, la cour, qui a du mal à comprendre ce qu’il dit, lui demande de répéter.

Selon l’enquêtrice de personnalité, l’accusé, « très marqué des violences intra-familiales », se « victimise ». Son père, avec qui les relations ont toujours été difficiles, a du reste quitté la salle d’audience juste après avoir témoigné. « Cette victimisation, c’est un moyen de supporter ses échecs », a analysé son avocat. « Si j’avais écouté mon père, aujourd’hui je serais rangé », a reconnu le jeune homme.

L’autre accusé, Ramzi, n’a pas du tout le même parcours familial et délictuel. Il a néanmoins été condamné à quatre mois ferme pour un vol à l’arraché. Une peine lourde qui s’explique par les blessures infligées à la victime. Décrit comme «immature, superficiel et manipulateur » pendant l’instruction, il est plus suiveur que meneur, selon l’enquêtrice de personnalité.

«C’est très dur pour moi car j’ai une part de responsabilité, est venue témoigner sa mère. Nous avons beaucoup déménagé. Et Ramzi a toujours eu du mal à se faire des copains. Il ne va jamais dire ça me plaît ou ça ne me plaît pas. »

Source www.leparisien.fr

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