Trafic d’armes au Consulat de France: RFI évoque la thèse d’un complot…

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La correspondante de Radio France Internationale à Ramallah insinue que Romain Franck, le Français accusé de trafic d’armes, aurait pu être « manipulé »… Mais par qui ? 

Personne ne songe sérieusement à prendre aujourd’hui la défense de Romain Franck, ce chauffeur du Consulat général de France à Jérusalem accusé de trafic d’armes au profit des Palestiniens.

Même le principal intéressé, qui a reconnu les faits et qui préférait cacher son visage, lundi 19 mars, lorsqu’il a été inculpé par un juge israélien lors d’une audience publique au tribunal de Beersheba.

 

Le jeune Français originaire du Pas-de-Calais était arrivé à Jérusalem en janvier 2017 dans le cadre d’un programme de « volontariat international » qui lui avait permis d’obtenir son emploi de chauffeur au Consulat général de France.

Le 16 janvier 2017, sur sa page Facebook, il avait adressé ce mot à ses amis :

 

 

« C’est le grand jour, départ vers de nouvelles aventures… »

Il avait posté de jolies photos de sa nouvelle vie en « Palestine ».

Derrière ces activités bucoliques et ses promenades en keffieh, Romain Franck profitait de la voiture immatriculée « corps diplomatique », qu’il était chargé de conduire pour convoyer des armes entre Gaza et la Cisjordanie.

Quelles étaient ses motivations ? Crapuleuses, politiques… ou simplement le goût de l’aventure ? L’enquête le dira.  

Mais en France, personne ne semble vouloir remettre en cause la solidité du dossier qui a conduit les Israéliens à interpeller le jeune Français.

Personne, sauf Marine Valhovic.

A peine l’affaire était-elle révélée que la correspondante de Radio France Internationale à Ramallah a évoqué la piste d’une « manipulation », sur un mode pour le moins allusif et sans fournir la moindre information à ce sujet : c’est la définition parfaite et la technique de base de ce qu’il est convenu d’appeler le complotisme.

Notons au passage le titre de son article publié le dimanche 18 mars sur le site de RFI. Ce n’est qu’une petite mise en condition du lecteur.

Ah bon, c’est cela l’info ? Dans n’importe quelle école de journalisme, ce titre vaudrait un zéro pointé à son auteur.

Même un journal comme Le Monde, peu suspect de sympathies pro-israéliennes excessives, a considéré qu’il était d’abord essentiel d’informer ses lecteurs des faits reprochés au chauffeur du Consulat.

Toute la presse française a titré pareillement. « Un agent du Consulat de France à Jérusalem soupçonné de trafic d’armes » (Le Figaro).« Une affaire de trafic d’armes en Israël embarrasse la France » (France Info)

Mais ce qui caractérise l’événement aux yeux de la correspondante de RFI, c’est « l’emprisonnement d’un employé du consulat de France ». Comme ça, presque sans raison. C’est un titre que l’on pourrait presque qualifier de « pavlovien ». On a tellement pris l’habitude de décrire Israël comme un pays où l’on jette les individus en prison au premier prétexte. Alors, un de plus, un de moins…

Il est vrai que l’article indique ensuite les raisons pour lesquelles Romain Franck, le chauffeur du consulat de France, s’est retrouvé dans les geôles israéliennes. On conçoit difficilement comment la journaliste aurait pu procéder autrement.

Mais elle y ajoute quelques commentaires de son jus – présentés comme autant d’informations – qui méritent que l’on s’y arrête.

Après avoir indiqué que le suspect allait être présenté à un juge israélien, la journaliste ajoute :

Tous les scénarios sont possibles, il n’est pas exclu que le chauffeur ait été manipulé.

D’où sort cette information, ce scoop de Marine Valhovic ? La correspondante de Radio France Internationale à Ramallah est en tout cas bien la seule journaliste de la région à explorer une telle piste.

De ce que l’on connaît du dossier, Romain Franck a reconnu les faits. Il a été pris en flagrant délit en train de convoyer des armes entre Gaza et la Cisjordanie à bord de la voiture du consulat de France qu’il conduisait.

Le jeune Français n’en était pas à son coup d’essai. Il aurait au total fait circuler plus de 70 armes de poing et deux fusils automatiques.

Cela pose tout une série de question sur ses motivations, sur les liens qu’il pouvait entretenir avec le Hamas et les autres groupes terroristes palestiniens, sur ce à quoi étaient destinées les armes… Mais non, la journaliste, elle, explore la thèse d’une manipulation. « Il n’est pas exclu… », insinue-t-elle. On n’en saura guère plus. Marine Valhovic ne donne aucune précision, aucune information qui permette d’étayer cette hypothèse de la « manipulation ».

Mais elle enfonce le clou. Son article est ponctué d’observations oiseuses visant à jeter le doute sur la réalité de l’enquête israélienne. 

Pendant un mois, les autorités françaises et israéliennes sont restées silencieuses sur le placement en détention administrative du chauffeur. Une longue période qui pose question, à quelques jours seulement de la visite du ministre français des Affaires étrangères dans la région.

Quelles sont les « questions » que soulèveraient la détention administrative du chauffeur-convoyeur ? La correspondante de RFI n’en dit mot.

Elle poursuit :

Par ailleurs, les conditions de son arrestation restent encore à éclaircir.

Voilà encore une affirmation totalement infondée, qui ne repose sur rien. Romain Franck a été interpellé par des soldats israéliens dont c’était la mission, au moment où il passait la frontière entre Gaza et Israël.

Il faut rappeler que la journaliste n’en n’est pas à son coup d’essai. Elle semble même s’être fait une spécialité des affirmations gratuites et tendancieuses.

Son compte Twitter donne de précieuses indications sur son engagement anti-israélien.

Un ton que l’on croit aussi deviner lorsqu’elle réalise des reportages pour le service public.

En décembre dernier, InfoEquitable avait déjà épinglé celui consacré à Ahed Tamimi, diffusé sur France Inter, dans lequel nous avions relevé pas moins de sept informations erronées.

Toujours au détriment des Israéliens, bien entendu.

Une telle constance dans le militantisme force presque l’admiration. Et que l’on ne compte pas sur ses rédacteurs en chef pour la recadrer. Sur certaines radios du service public, le dérapage anti-israélien est tout sauf une faute professionnelle. Cela peut même tenir de ligne éditoriale.

Source infoequitable.org

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