Etats-Unis, Qatar et Iran : libérez les otages !

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Par Michel Calvo – Gatestone

Même si des citoyens américains font partie de ceux qui sont toujours retenus en otage à Gaza, les États-Unis semblent s’être rangés du côté des groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah, et de leurs protecteurs qui soutiennent le terrorisme, le Qatar et l’Iran. Sur la photo: Hersh Goldberg-Polin, un citoyen des États-Unis et d’Israël retenu en otage par le Hamas à Gaza, apparaît, amputé de la main gauche, dans une vidéo de propagande du Hamas publiée le 24 avril 2024.

Ce n’est pas la première fois que des musulmans ont lancé des attaques contre des non-musulmans et ont pris des otages.

Nous n’avons pas entendu le président de l’Université Al-Azhar du Caire, ni l’Égypte et la Jordanie, des États musulmans qui ont conclu un accord de paix avec Israël, condamner le Hamas pour avoir pris des otages israéliens, américains, chinois, français, allemands, russes, philippins et thaïlandais.

Ils ne pouvaient pas le condamner d’avoir pris des otages : la prise d’otages est autorisée par le Coran (9 :5 ; 23 :1-5 ; et 70 :30-35), tant que les otages ne sont pas musulmans. L’Etat Islamique (Daech-ISIS) a ainsi justifié la transformation d’otages yézidis en esclaves sexuels.

Biden (États-Unis), Cameron (Grande-Bretagne), Macron (France), Scholz (Allemagne), Harris (Irlande), Jakobsdóttir (Islande), Sánchez (Espagne), Meloni (Italie), Golob (Slovenie) ont toutefois semblé surpris. Apparemment, ni eux ni leurs conseillers respectifs n’étaient au courant de ce fait.

Cependant, le droit international coutumier interdit la prise d’otages. L’article 3 des Conventions de Genève interdit la prise d’otages (Conventions de Genève, article 3). Elle est également interdite par la quatrième Convention de Genève et est considérée comme une violation grave de celle-ci (quatrième Convention de Genève, articles 34 et 147).

« Il est généralement reconnu par la communauté internationale que la prise d’otages est l’un des actes les plus ignobles et les plus répréhensibles. Ce crime viole les droits individuels fondamentaux – le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité – qui sont protégés par des instruments juridiques contraignants tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966 au niveau mondial, la Convention américaine relative aux droits de l’homme de 1969 et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales de 1950 au niveau régional. L’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré que la prise d’otages est un acte qui met en danger des vies humaines innocentes et viole la dignité humaine. » (The taking of hostages and international humanitarian law, International Review of the Red Cross).

Le Statut de Rome définit la « réduction en esclavage » dans son article 7(2)(c) :

Par « réduction en esclavage », on entend le fait d’exercer sur une personne l’un quelconque ou l’ensemble des pouvoirs liés au droit de propriété, y compris dans le cadre de la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants ».

L’Article 7(1)(c) du Statut de Rome considère la « réduction en esclavage comme un Crime contre l’Humanité:

  1. Aux fins du présent Statut, on entend par crime contre l’humanité l’un quelconque des actes ci-après lorsqu’il est commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque :

  2. a) Meurtre ;

  3. b) Extermination ;

  4. c) Réduction en esclavage ;

  5. d) Déportation ou transfert forcé de population ;

  6. e) Emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique en violation des dispositions fondamentales du droit international ;

  7. f) Torture ;

  8. g) Viol, esclavage sexuel, prostitution forcée, grossesse forcée, stérilisation forcée ou toute autre forme de violence sexuelle de gravité comparable ;

  9. h) Persécution de tout groupe ou de toute collectivité identifiable pour des motifs d’ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste au sens du paragraphe 3, ou en fonction d’autres critères universellement reconnus comme inadmissibles en droit international, en corrélation avec tout acte visé dans le présent paragraphe ou tout crime relevant de la compétence de la Cour ;

  10. i) Disparitions forcées de personnes ;

Il n’est donc pas surprenant que plusieurs États musulmans (Bahreïn, Égypte, Iran, Liban (multiconfessionel), Libye, Maroc, Oman, Qatar, Arabie saoudite, Syrie, Soudan, Turquie, Émirats arabes unis, Yémen) ne soient pas des parties au Statut de Rome. La Qatar a voté contre.

La Convention internationale contre la prise d’otages (1979) développe la coopération internationale entre les États en vue d’élaborer et d’adopter des mesures efficaces pour prévenir, poursuivre et punir tous les actes de prise d’otages en tant que manifestations du terrorisme international.

En application de l’article 6 – paragraphe 1 de la Convention internationale contre la prise d’otages (1979) les états parties à cette convention :

« S’il estime que les circonstances le justifient, tout Etat partie sur le territoire duquel se trouve l’auteur présumé de l’infraction [cela inclus les complices] assure, conformément à sa législation, la détention de cette personne ou prend toutes autres mesures nécessaire pour s’assurer de sa personne, pendant le délai nécessaire à l’engagement de poursuites pénales ou d’une procédure d’extradition. Cet Etat partie devra procéder immédiatement à une enquête préliminaire en vue d’établir les faits. »

L’Égypte est partie à cette Convention depuis le 2 octobre 1981. L’Égypte n’a pas arrêté les responsables du Hamas qui sont venus au Caire pour discuter et négocier l’accord sur les otages en février, mars et avril 2024.

La Russie est partie à cette convention depuis le 11 juin 1987. Elle n’a pas arrêté les hauts dirigeants responsables du Hamas qui sont venus à Moscou en octobre 2024.

Le Qatar est partie à cette convention depuis le 11 septembre 2012. Il n’a pas arrêté les hauts dirigeants du Hamas, Ismaïl Haniyeh, Moussa Abu Marzouk et Khaled Mashaal, qui sont, en vertu de l’article 1 (b) de la Convention, des participants et des complices de l’acte de prise d’otages.

Ces dirigeants du Hamas vivent avec des membres de leur famille à Doha, la capitale du Qatar, dans ses hôtels et villas de luxe, au moment même où le Qatar accueille une vaste présence militaire américaine sur la Base Aérienne d’Al-Udeid.

La Turquie, partie à cette convention depuis le 15 août 1989, n’a pas non plus arrêté de dirigeants du Hamas en Turquie.

Bien que la France soit partie à cette convention depuis le 9 juin 2000 et les États-Unis depuis le 7 décembre 1984, aucun de ces deux pays n’a demandé à l’Égypte, au Qatar et à la Turquie d’arrêter les dirigeants du Hamas qui y vivent, qui pourraient être complices ou participants à l’acte de prise d’otages.

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit a déposé son rapport en anglais le 4 mars 2024 :

« Sur la base des informations recueillies par l’équipe de la mission auprès de sources multiples et indépendantes, il existe des motifs raisonnables de croire que des violences sexuelles liées au conflit ont eu lieu lors des attaques du 7 octobre dans de multiples endroits de la périphérie de Gaza, y compris des viols et des viols en bande organisée (en groupe), dans au moins trois endroits. Sur les différents sites des attaques du 7 octobre, l’équipe de la mission a constaté que plusieurs corps entièrement nus ou partiellement nus à partir de la taille – principalement des femmes – avaient les mains attachées et avaient reçu plusieurs balles, souvent dans la tête. Bien que circonstanciel, une telle tendance à déshabiller et à immobiliser les victimes peut être révélatrice de certaines formes de violences sexuelles. [paragraphe 12]

Au festival de musique Nova et dans ses environs, il existe des motifs raisonnables de croire que de multiples incidents de violence sexuelle ont eu lieu, les victimes ayant été victimes de viol et/ou de viol en bande organisée (en groupe), puis tuées ou tuées pendant qu’elles étaient violées. [paragraphe 13]

En ce qui concerne les otages, l’équipe de la mission a recueilli des informations claires et convaincantes selon lesquelles certains ont été soumis à diverses formes de violence sexuelle liées au conflit, notamment des viols et des tortures sexualisées, ainsi que des traitements sexuels, cruels, inhumains et dégradants et elle a également des motifs raisonnables de croire que ces violences peuvent se poursuivre à ce jour. [paragraphe 17]

La mission de l’équipe a également reçu des informations claires et convaincantes selon lesquelles des violences sexuelles, notamment des viols, des actes de torture sexualisés et des traitements cruels, inhumains et dégradants, ont été infligées à des femmes et à des enfants pendant leur captivité, et elle a des motifs raisonnables de croire que ces violences peuvent se poursuivre à ce jour. [paragraphe 71]

Sur la base des témoignages directs (de première main) d’otages libérés, il existe des motifs raisonnables de croire que les otages de sexe féminin ont également été victimes d’autres formes de violences sexuelles. » [paragraphe 72]

Pour plus de détails voir le rapport publié en anglais.

À ce jour, ni le président américain Joe Biden ni les dirigeants européens mentionnés plus haut n’ont contesté que des hommes, des femmes et des enfants Juifs aient été pris en otage dans la bande de Gaza, et que des femmes, des hommes, des garçons et des filles y ont été utilisés comme « esclaves sexuels ».

Il s’agit de dirigeants du monde qui se soucient tellement du droit international et qui doivent certainement être soucieux d’empêcher que de telles pratiques ne se produisent sur leurs concitoyens non musulmans.

Ils pourraient tous demander ensemble de manière diplomatique aux gouvernements de Bahreïn, d’Égypte, d’Iran, de Libye, du Maroc, d’Oman, de Tunisie, d’Algérie, d’Arabie saoudite, de Syrie, du Soudan, de Turquie, des Émirats arabes unis, du Yémen, etc… et du Liban : si le Coran et la charia autorisent les musulmans à prendre en otage des non-musulmans pour en faire des esclaves sexuels. Et, si oui, le droit international qu’ils professent est-il en violation du Coran ?

Si leurs États respectifs condamnent la pratique consistant à prendre en otage des non-musulmans pour les abuser en tant qu’esclaves sexuels ?

Et si c’est le cas, si cela est conforme au droit international qu’ils reconnaissent ?

Si la prise d’otages et le fait de les forcer à servir d’esclaves sexuels sont autorisés par le Coran et la charia sur la base de la pratique du VIIe siècle, alors le « droit international coutumier » en la matière n’est pas si coutumier : 1,6 milliard de musulmans seraient autorisés à le faire. Par conséquent, tous les non-musulmans, comme le reste de la population mondiale, pourraient être autorisés à prendre en otage des femmes, des hommes, des garçons et des filles musulmans pour être leurs esclaves sexuels.

Précédents

La prise d’otages n’est pas nouvelle. Il a été utilisé en 1979 lorsque 52 Américains ont été pris en otage à l’ambassade des États-Unis à Téhéran pendant 444 jours et n’ont été libérés qu’en 1981. En 1990, Saddam Hussein détenait 100 Européens. En 2002, 850 personnes ont été prises en otage dans un théâtre de Moscou par des musulmans tchétchènes, puis tuées.

Il y a des siècles, les pirates capturaient les navires marchands, prenaient les équipages et les réduisaient en esclavage. Certains ont attaqué les côtes européennes. Entre les années 1500 et 1800, plus d’un million de musulmans ont été réduits en esclavage en Europe et 2 millions de chrétiens ont subi le même sort en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Les États-Unis sont entrés en guerre à deux reprises contre les États barbaresques de Tripoli, Tunis et d’Algérie, entre 1801 et 1805 et à nouveau en 1815. La Méditerranée orientale ottomane a été le théâtre d’une intense piraterie. La deuxième opération s’est terminée après qu’une flotte de navires britanniques et néerlandais a bombardé Alger et ses défenses portuaires pendant neuf heures. Un traité est signé en septembre 1815. Le consul britannique et 1 083 autres esclaves chrétiens ont été libérés et l’argent de la rançon américaine remboursée.

En 1786, lorsqu’une délégation de commissaires américains a interrogé l’ambassadeur de Tripoli à Londres sur « leurs prétentions à faire la guerre à des nations qui ne leur avaient fait aucun mal » :

« L’ambassadeur nous nous a répondu que ceci était fondée sur les Lois de leur Prophète, qu’il était écrit dans leur Coran, que toutes les nations qui n’auraient pas reconnu leur autorité étaient pécheresses, qu’il était de leur droit et de leur devoir de leur faire la guerre partout où elles pourraient se trouver, et de faire des esclaves de tout ce qu’ils pourraient prendre comme prisonniers et que tout musulman qui serait tué au combat était sûr d’aller au Paradis. »

Comment les négociations avec le Hamas ont été conduites

Des otages et des esclaves sexuels sont toujours détenus à Gaza par le Hamas, le Jihad islamique et la population de Gaza. En février, après de longues et difficiles négociations, 112 otages ont été libérés. Il reste au moins 134 autres otages.

Cette circonstance nous amène à examiner comment les Américains, les Français, les Allemands, les Russes et les Argentins qui avaient des ressortissants (doubles) pris en otage à Gaza ont négocié leur libération.

Les États-Unis, la France, l’Allemagne, la Russie et l’Argentine, dont des binationaux, ont été pris comme otages n’ont pas essayé de créer une coalition pour bombarder les infrastructures du Hamas et les endroits où le Hamas se cachait. Au lieu de cela, ils ont laissé Israël le faire et ont ensuite accusé Israël de détruire la bande de Gaza.

Le président français Emmanuel Macron a d’abord demandé une coalition européenne, similaire à la coalition qui a combattu Daech, puis est revenu sur sa position et a ensuite demandé plus d’aide alimentaire puis un cessez-le-feu permanent et un état palestinien.

Plus de la moitié des quelque 250 otages emmenés à Gaza par le Hamas avaient la nationalité étrangère de 25 pays différents, dont 54 Thaïlandais.

Les conditions et les paiements effectués pour la libération des otages non israéliens (de Thaïlande, du Népal, de Chine, du Sri Lanka, de Tanzanie, des Philippines, etc.) font toujours partie de la diplomatie secrète.

138 des otages israéliens avaient également une autre nationalité étrangère, dont 2 Argentins, 6 Russes, 12 Américains, 12 Allemands et 6 Français.

Les dirigeants argentins, allemands, américains et français ont décidé de négocier eux-mêmes avec le Hamas par l’intermédiaire du Qatar. Poutine a invité le Hamas et le Jihad islamique à Moscou et trois otages russes ont ensuite été libérés. Le président argentin Javier Milei s’est rendu au Mur occidental à Jérusalem, y a prié et pleuré.

Coïncidence ou miracle, les deux argentins ont été libérés par des soldats israéliens à la suite d’une opération militaire réussie à Rafah.

Israël a négocié la libération de plusieurs otages et libéré des terroristes palestiniens en échange. Depuis lors, le Hamas a continué à rejeter toutes les propositions.

Pour analyser le processus de négociation et l’efficacité des équipes de négociation, nous devons essayer de penser (1) ce que veut le Hamas, (2) ce que le Hamas peut donner au gouvernement israélien, (3) ce que veut le gouvernement israélien et (4) ce que le gouvernement israélien peut donner en retour.

  1. Ce que veut le Hamas :
  2. La destruction d’Israël et de sa population juive, ou au moins l’expulsion de tous les Juifs de la Terre Sainte.
  3. Provoquer une guerre de tous les musulmans contre Israël.
  4. Diviser la population d’Israël et provoquer la chute du gouvernement israélien en espérant que cela conduira la population musulmane de Judée-Samarie et les États musulmans à lancer une guerre générale contre Israël.
  5. La libération des prisonniers musulmans terroristes détenus par Israël. Une telle libération démontrerait que les Juifs sont humiliés et que le Hamas a fait ce que le Coran demande à tout musulman, c’est-à-dire humilier les Juifs.
  6. Préserver les dernières brigades du Hamas dans la bande de Gaza.
  7. Effrayer les Juifs en leur disant que ce qui s’est passé le 7 octobre 2023 se reproduira encore et encore.
  8. Reconstituer son pouvoir terroriste à Gaza et reprendre le contrôle total de la population de la bande de Gaza.
  9. Libérer des otages l’un après l’autre sur une très longue période de temps afin d’amener les gouvernements américain et européen à faire pression sur Israël pour qu’il cesse la guerre, renverse le gouvernement israélien actuel et le remplace par un autre qui sera vraisemblablement plus favorable aux terroristes, le tout avec l’assistance des familles des otages.
  10. Assassiner des otages de temps en temps et donner des informations sur la présence de corps d’otages à certains endroits, pour qu’Israël puisse les retrouver et démontrer ainsi au monde et aux familles des otages que la guerre a été perdue.

Ce que le Hamas peut donner à Israël :quelques otages, par petits groupes, jusqu’à ce que le dernier otage soit libéré, vivant ou mort. Le processus pourrait prendre des années pour humilier les Juifs et les diviser.

Ce qu’Israël veut :

  1. La libération de tous les otages

2. La destruction de toutes les brigades restantes du Hamas.

3. Le contrôle du corridor de Philadelphie le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte.

4. La destruction de tous les tunnels qui ont permis au Hamas, avec la complicité des tribus bédouines, de la police et de l’armée égyptiennes et des Nations Unies, de s’armer et de s’emparer de tous les armements et munitions sophistiqués du Hamas.

5. Empêcher le Hamas de continuer à contrôler la bande de Gaza et pouvoir répéter le pogrom du 7 octobre 2023.

Ce qu’Israël peut donner au Hamas :

  1. La libération d’autres prisonniers musulmans en échange d’otages sans être humiliés.
  2. Permettre à certains dirigeants du Hamas de quitter Gaza en toute sécurité sans être humiliés.
  3. Retirer l’armée israélienne d’une partie ou de la totalité de la bande de Gaza et permettre à certaines personnes de retourner dans le nord de la bande de Gaza.
  4. Empêcher le chaos dans la bande de Gaza.

Jusqu’à présent, environ la moitié des otages ont été libérés en échange de quelques prisonniers terroristes musulmans. L’impossibilité du Hamas de déterminer quels otages sont vivants ou morts et ou ils se trouve démontre que nombreux sont ceux qui sont détenus par des civils de la Bande de Gaza.

Quiconque ayant une expérience sur la stratégie en matière de négociations internationales conclura immédiatement que la manière dont le gouvernement israélien et les familles des otages se sont comportés soulève de sérieuses questions.

Plutôt que de faire pression sur le Qatar et de manifester devant des hôtels appartenant au Qatar situés en France, aux États-Unis et ailleurs en Europe, et devant les bureaux de Qatar Airways dans le monde, et devant les propriétés du Qatar dans le monde, les familles des otages ont fait pression sur le gouvernement israélien, faisant ainsi exactement ce que le Hamas voulait probablement qu’ils fassent. Ils ont « travaillé » pour le Hamas – et contre leurs propres intérêts – dans l’espoir de voir davantage d’otages libérés. Par leurs actions, la valeur des otages n’a fait qu’augmenter.

Personne n’a pensé intervenir jusqu’à ce jour auprès des trois épouses actuelles de l’Emir du Qatar et savoir ce qu’elles pensent de l’esclavage sexuel et des otages.

Lorsque les manifestants ont mis l’accent sur les enfants Bibas, le prix de leur libération aux yeux du Hamas n’a fait qu’augmenter. Il n’est pas surprenant que le Hamas ne les ait pas libérés ; au lieu de cela, ils ont préféré libérer des otages de moindre importance et de moindre valeur.

Les familles des otages demandent maintenant à la population israélienne de faire tomber le gouvernement dûment élu d’Israël, en espérant obtenir la libération de tous les otages. Ils ne comprennent pas qu’ils « travaillent » involontairement pour le Hamas, qui est prêt à ce que les négociations sur le retour des otages (même morts) prennent des années.

Certains manifestants en Israël sont prêts à perturber le processus démocratique à n’importe quel prix. La Knesset a été élue pour une période de cinq ans. Les manifestants font ce que le Hamas ne peut pas faire par lui-même : ils divisent Israël de sorte que le gouvernement d’unité perd sa force dans les négociations, ainsi que toute capacité à ramener plus tôt les otages à la maison.

Les otages ne sont pas détenus par le gouvernement israélien. Ils sont malheureusement sous le contrôle total du Hamas, du Qatar et de l’Iran – et c’est là que la pression devrait être exercée, et non pas sur le gouvernement d’Israël.

Les États-Unis ont-ils exercé la moindre pression sur le Qatar, l’Iran ou le Hamas ? Au lieu de cela, les États-Unis ont levé les sanctions contre l’Iran et ont donné à son régime près de 60 milliards de dollars, sous la forme de subventions, des rançons en échange d’otages et de non-application de sanctions pétrolières.

La seule façon pour un nouveau gouvernement israélien de négocier la libération des otages serait de mettre l’ensemble de la population israélienne en danger incalculable. Tout nouveau dirigeant israélien trié sur le volet et imposé par l’administration américaine actuelle serait très probablement censé accepter un État palestinien terroriste à côté d’Israël – ce qui signifie qu’Israël ne serait pas en mesure de franchir sa frontière, si nécessaire, pour « poursuivre » des terroristes, et que le nouvel État serait bientôt militarisé, officiellement ou pas. Même si un nouvel État palestinien souverain était soi-disant démilitarisé, il serait toujours libre de former des alliances avec n’importe quelle autre entité qu’il voudrait, y compris l’Iran, Al-Qaïda ou Daech.

Au lieu de faire preuve d’unité, le ministre israélien Benny Gantz s’est rendu à Washington, où il a apparemment été invité à faire tomber le gouvernement élu d’Israël. Peu de temps après sa visite, le chef de la majorité au Sénat américain, Chuck Schumer, imaginant peut-être qu’Israël est un vassal servile des États-Unis, a appelé, de la manière la plus insultante qu’on puisse imaginer, à de nouvelles élections en Israël, dans un effort clair pour renverser le Premier ministre israélien démocratiquement élu Benjamin Netanyahou et son gouvernement.

À la surprise générale de personne, Biden était d’accord.

Certains Israéliens se sont même engagés dans des émeutes pour faire tomber leur propre gouvernement – un triomphe dont le Hamas ne pouvait que rêver.

Pour diviser encore plus la société israélienne, le procureur général d’Israël et la police n’ont même pas tenté de punir sévèrement les émeutiers pour le blocage des routes et des autoroutes.

Comment les alliés d’Israël sont devenus les alliés du Hamas

France

Le Qatar et TotalEnergies ont signé le 11 octobre 2023 « deux contrats d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) portant sur une durée de 27 ans. La compagnie nationale QatarEnergy livrera au total jusqu’à 3,5 millions de tonnes de GNL par an à la France à partir de 2026. Les livraisons de l’énergie fossile se poursuivront donc au-delà de 2050. »

Le Hamas et le Qatar ont certainement gagné quelque chose lors des négociations pour la libération des otages binationaux. Le 27 février 2024, Emmanuel Macron a reçu l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad, qui était accompagné d’une importante délégation ministérielle et d’affaires. Il s’agissait d’une « visite d’État » en grande pompe.

Pendant ce temps, en février, la France, apparemment désireuse de renforcer ses relations avec le Qatar et d’accroître son influence au Moyen-Orient, a scellé un partenariat stratégique avec l’Émirat.

De son côté, le grand patron du Hamas, le Qatar, qui a des investissements substantiels en France, dont le club de football du Paris Saint-Germain, s’est engagé à investir jusqu’à dix milliards d’euros en France.

En échange, la France, tout en réitérant son « opposition à une offensive contre Rafah », a appelé à un « cessez-le-feu immédiat et permanent » entre Israël et le Hamas, afin d’empêcher Israël de détruire les brigades restantes du Hamas et les tunnels entre l’Égypte et Rafah qui ont permis au Hamas d’augmenter sa force militaire. Plus tard, Al-Sissi et le roi Abdallah de Jordanie et Macron ont exigé un cessez-le-feu immédiat.

En bref, le Qatar a déclaré qu’il investirait 10 milliards d’euros en France et en échange, la France a déclaré qu’elle serait heureuse d’essayer de sauver le groupe terroriste Hamas. La France va vendre certaines propriétés de l’État au Qatar et pourra rembourser une petite partie de son énorme dette publique qui a atteint 3 000 milliards d’euros au début de l’année 2023. Tout le monde y gagne, sauf les otages détenus par le Hamas.

La France sait que le Qatar finance les terroristes et promeut l’idéologie fondamentaliste des Frères musulmans. C’est une idéologie islamiste qui invite les musulmans à mener le djihad contre tous les non-musulmans – juifs, chrétiens, idolâtres, polythéistes, panthéistes, non-croyants, hindous et bouddhistes – mais la France l’ignore.

L’Allemagne

En plus de son soutien à Israël, le chancelier Olaf Scholz a rencontré l’émir du Qatar le 12 octobre 2023 afin de maintenir de bonnes relations avec l’émirat. En effet, un accord a été signé en mars 2023 entre le Qatar et l’Allemagne, dans lequel le Qatar s’est engagé à fournir à l’Allemagne jusqu’à deux millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an pendant 15 ans, à partir de 2026.

Coïncidant avec cette visite, les membres de la coalition au pouvoir d’Olaf Scholz ont critiqué les projets d’importation de GNL du Qatar. Quatre otages allemands ont été libérés en novembre 2023. Au moins, l’Allemagne ne les a pas oubliés.

De simples pressions exercées par les membres de la coalition au pouvoir en Allemagne ont incité le Qatar à faire libérer ces quatre otages. Néanmoins, l’Allemagne avait besoin de plus de gaz du Qatar, alors elle a pris le train en marche, a demandé la cessation de la guerre, s’est opposée à toute opération à Rafah et a suggéré la reconnaissance d’un État palestinien – tout cela évidemment comme récompense pour le terrorisme. Belle coordination internationale qui ne découle pas du hasard.

Les Etats-Unis

« Le fait que les États-Unis aient supplié le Qatar afin d’obtenir la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza, au lieu de faire pression sur lui pour qu’il le fasse, montre que le gouvernement américain ne se rend pas compte que seule une pression massive sur le Qatar pourrait le plus rapidement ramener les otages américains et d’autres otages à la maison. » (MEMRI – Qatar – Enabler of islamist terrorism and a dishonest broker – Le Qatar – Facilitateur du terrorisme islamiste et médiateur malhonnête, 1er novembre 2023 | Yigal Carmon).

Le 5 mars 2024, les États-Unis et le Qatar ont annoncé « plusieurs nouvelles étapes, dont un amendement à l’accord bilatéral de coopération en matière de défense… Les deux parties ont souligné l’importance stratégique de la base aérienne d’Al-Udeid au Qatar. Ils ont également discuté des futures améliorations de la base afin d’accroître l’efficacité et la durabilité. »

Cet accord prolonge la présence militaire américaine au Qatar pour 10 années supplémentaires. La base peut accueillir plus de 10 000 soldats. Le Qatar a engagé des milliards de dollars pour moderniser les installations des aviateurs américains de la base.

Sans la base militaire américaine qui s’y trouve, le Qatar sait qu’il ne serait qu’une plate-forme pétrolière riche et ciblée. L’Amérique, « en échange », semble-t-il, a accepté de laisser le Hamas poursuivre ses activités terroristes et soutenir la quête américaine d’un État palestinien. Aucun otage n’a été relâché. Peut-être n’en a-t-on même pas parlé.

Quelques semaines avant ces discussions et le renouvellement de l’accord concernant la base aérienne d’Al-Udeid au Qatar, l’administration Biden a demandé la cessation de la guerre et s’est opposée à toute opération à Rafah, ce qui signifie qu’Israël ne pourrait pas mettre fin aux activités des brigades restantes du Hamas.

L’administration Biden a demandé à Israël d’arrêter la guerre terrestre sans que les otages ne soient libérés. Elle a menacé Israël de cesser d’envoyer des armes à Israël alors même qu’Israël continuait d’être attaqué par le Hezbollah dans le nord. Les États-Unis ont également lancé l’idée de reconnaître un « État palestinien » et de faire tomber le gouvernement israélien.

Biden et le secrétaire d’État Antony Blinken ont faussement affirmé qu’il n’y avait pas assez d’aide humanitaire à Gaza, insinuant à tort qu’Israël inflige délibérément à la population de Gaza des conditions de vie calculées pour provoquer sa destruction physique – et non le Hamas, qui vole la majeure partie de l’aide pour son propre usage.

Au vu de ces déclarations et de l’article 2 (c) de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948, il semble clair que Biden et Blinken essayaient d’imputer un crime de guerre et un crime de génocide à Israël. Leurs déclarations pourraient servir de preuve devant la Cour Internationale de Justice dans la procédure pour génocide.

Ce même mensonge a été repris par la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne, etc…S’il ne s’agit pas d’un mensonge il s’agit d’incompétence.

Pour s’en convaincre il suffit de se référer à ce que les dirigeants du Fatah savent et disent, à savoir que le Hamas attaque et tue des travailleurs humanitaires et s’approprie l’aide humanitaire à son profit.

L’opposition américaine à l’entrée d’Israël à Rafah a été levée en échange de représailles israéliennes limitées contre l’Iran en réponse à son attaque massive de drones et de missiles balistiques contre Israël ce mois-ci.

Les otages sont toujours aux mains du Hamas. Des filles et des femmes, des hommes et des garçons, peuvent continuer à être détenus comme esclaves sexuels à Gaza et violés, torturés ou assassinés.

Même si des citoyens américains font partie de ceux qui sont toujours retenus en otage à Gaza, les États-Unis semblent s’être rangés du côté des groupes terroristes du Hamas et du Hezbollah, et de leurs protecteurs qui soutiennent le terrorisme, le Qatar et l’Iran.

Dans d’autres parties du monde, « plus de 365 millions de chrétiens sont victimes de niveaux élevés de persécution et de discrimination en raison de leur foi », et beaucoup d’entre eux sont menacés de génocide. Jusqu’à présent, aucun État n’a déposé de plainte/cas devant la Cour internationale de justice (CIJ) à ce sujet. Qu’est-ce qui empêche l’Afrique du Sud de saisir la CIJ ? La France et les Etats Unis, La Grande Bretagne et l’Allemagne ?

Selon toute vraisemblance, la République islamique d’Iran disposera bientôt de bombes nucléaires. Elle pourrait bien essayer de les utiliser contre Israël, le « Petit Satan ». L’administration américaine prétend toujours qu’elle n’est pas consciente qu’une seule bombe nucléaire iranienne explosant au-dessus des États-Unis suffirait à renvoyer le «Grand Satan», l’Amérique, au Moyen Âge.

En toute justice, les États-Unis ont envoyé à Israël une aide vraiment impressionnante, mais cela pourrait être effacé par d’autres « priorités » demain.

Les musulmans à New York, dans l’Illinois et le Michigan appellent déjà à la « Mort à l’Amérique », et Biden, qui veut leurs votes, semble essayer de les accommoder. Pendant ce temps, les terroristes en herbe ont provoqué des émeutes sur les campus universitaires américains, avec seulement quelques membres exceptionnels du Congrès prêts à les affronter.

Le « Plus jamais ça » a été dépassé, du moins pour l’instant, par « Mort à l’Amérique », « Mort à Israël », « Tuez-les tous ».

Michel Calvo est né à Tunis, Tunisie. Expert en droit international, docteur en droit des organisations internationales et des relations économiques internationale (Panthéon –Sorbonne), il a été membre de la Cour internationale d’arbitrage représentant Israël. Il est auteur du livre The Middle East and World War III – Why No Peace? Preface par le Colonel Richard Kemp, CBE.

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