«L’Amérique de Trump, c’est 4,1% de croissance!»

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FILE PHOTO: U.S. President Donald Trump speaks about trade relations with President of the European Commission Jean-Claude Juncker in the Rose Garden of the White House in Washington, U.S., July 25, 2018. REUTERS/Joshua Roberts/File Photo - RC1D58D74400

TRIBUNE – Si le président américain est sans cesse conspué pour ses tweets et ses provocations, il obtient cependant des résultats économiques remarquables, argue Nicolas Lecaussin, directeur de l’Iref (Institut de recherches économiques et fiscales).

On pourrait publier des livres avec les moqueries et autres railleries à l’adresse du président Trump. Journalistes, analystes, spécialistes ou politiques s’en donnent à cœur joie, à chaque tweet c’est reparti!

Tout ce monde aurait dû se rendre compte depuis longtemps que nous ne sommes pas vraiment au cirque, malgré les déclarations et tweets provocateurs dans le style bien connu de Trump. La rencontre récente avec le président de la Commission européenne Juncker a révélé un président qui ose demander la liberté totale des échanges commerciaux entre l’Europe et l’Amérique et la fin des subventions («No tariffs, no barriers and no subsidies!»). Du jamais vu! Même Reagan ne s’y serait pas aventuré. Ce qui confirme que, contrairement à ce qu’on pouvait dire ou écrire ici ou là, Trump est bien un vrai libéral adepte du libre-échange.

Trump est en train de faire exploser un système hypocrite basé sur des tarifs douaniers et des réglementations plus ou moins cachées, protégés par des organisations bureaucratiques internationales

En fait, il est en train de faire exploser un système hypocrite basé sur des tarifs douaniers et des réglementations plus ou moins cachées, protégés par des organisations bureaucratiques internationales. Il semble avoir convaincu Juncker, au moins en partie, et il est en train de faire la même chose avec le Nafta (traité de libre-échange nord-américain) et avec la Chine, quitte à forcer un peu la main de ses dirigeants. Trump a été le premier à dénoncer les méthodes commerciales chinoises et la façon dont les entreprises étrangères sont malmenées et espionnées quand elles s’installent en Chine. Les leaders chinois ont cru jusqu’au dernier moment que Trump allait renoncer à ses menaces. Espoir perdu, il n’en a rien été.

Et cette politique marche! La suppression des réglementations et la baisse massive de la fiscalité ont stimulé l’économie américaine. Le taux de croissance économique a été de 4,1 % au deuxième trimestre et de plus de 3 % en rythme annuel. L’investissement des entreprises a augmenté de 6,3 % en 2017 et de 9,4 % dans la première moitié de l’année 2018. L’emploi est pratiquement en surchauffe en Amérique. Le taux de chômage est descendu à 3,8 % (mai) et les employeurs ont de plus en plus de mal à embaucher. Impressionnantes sont aussi les statistiques concernant les minorités.

Le taux de chômage de la population noire est tombé à 5,9 %, ce qui ne s’était jamais produit depuis que ces données existent (1972)! Et celui des hispaniques est à seulement 4,9 %. Les inscriptions au chômage atteignent le niveau de… 1973. Autre point crucial: comme les entreprises manquent de main-d’œuvre, elles ont de plus en plus tendance à embaucher des jeunes à partir de 16 ans. Et selon le Labor Department, leur taux de chômage est extrêmement bas: 13,9 % pour les 16-19 ans, 7,2 % pour les 20-24 ans.

Les revenus des Américains ont augmenté de 3,4 % au premier trimestre et la hausse va continuer grâce à la baisse des impôts. En moyenne, les ménages vont payer, en 2018, 2000 dollars d’impôts de moins qu’en 2017. Les entreprises ont aussi largement profité de la baisse de l’IS (impôt sur les sociétés) de 35 % à 21 %. Environ 600 grandes entreprises ont déjà accordé des primes et des hausses de salaires à leurs employés. Le 25 mai dernier, Trump a signé trois décrets qui donnent la possibilité à l’administration fédérale de licencier très facilement les fonctionnaires qui ne sont pas performants. C’est une réforme très concrète.

Trump n’obtient pas seulement des résultats économiques. Il est devenu le garant des valeurs conservatrices et un rempart contre le «progressisme» ambiant

Le président américain a aussi affaibli le pouvoir des fonctionnaires syndicalistes, dont le temps consacré aux activités du syndicat est de plus en plus limité: pas plus de 25 % du temps de travail. Quand on pense à nos syndicalistes à temps plein payés par l’administration… De même, les embauches des fonctionnaires fédéraux se feront de manière transparente, les contrats seront même publiés en ligne, afin de court-circuiter les syndicats. L’année dernière, plus de 2 500 fonctionnaires fédéraux ont été licenciés, 80 % de plus qu’en 2016. Rappelons que l’Amérique compte 3,6 millions de fonctionnaires fédéraux pour une population de 326 millions d’habitants. En France, nous avons 2,4 millions de fonctionnaires d’État pour 67 millions d’habitants.

Mais Trump n’obtient pas seulement des résultats économiques. Il est devenu le garant des valeurs conservatrices et un rempart contre le «progressisme» ambiant. Il veut en finir avec la plaie de la discrimination positive dans les universités américaines et avec les dérives du politiquement correct. Les juges qu’il a nommés à la Cour suprême seront les défenseurs de ses idées et, vu les sondages, la population américaine semble de plus en plus acquise à sa politique. Tout n’est pas gagné mais quels changements et quelles réformes pour quelqu’un considéré comme un «demeuré»!

Pendant ce temps, en France, la croissance économique au deuxième trimestre est à… 0,2 %. Le taux de chômage, lui, est remonté à 9,2 % au premier trimestre, ce qui place (Eurostat) notre pays en 25e position parmi les 28 membres de l’Union européenne ! Qu’importe! À défaut de croissance, Alexandre Benalla passe au «20 Heures», le peuple et les chômeurs peuvent dormir tranquilles.

1 Commentaire

  1. Les donneurs de leçons français devraient aller à l’école aux USA. Du coupm de bourricots ils pourraient devenir des ânes de niveau 2.

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