Le rabbi de Kalov, par. Devarim : les efforts de départ sont récompensés

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«Nous ne prîmes pour nous que le bétail, ainsi que le butin des villes que nous avions conquises » (Devarim 2,35).

Nous rencontrons régulièrement des hommes qui s’engagent à respecter une Mitsva, mais lorsqu’ils rencontrent une difficulté, ils décident que le respect de cette Mitsva est trop difficile pour eux, et de ce fait, reportent l’accomplissement de celle-ci. Il arrive même qu’ils baissent totalement les bras face à cette Mitsva.

Il vaut la peine d’expliquer à ces personnes que cette idée est issue du Yétser Hara’, qui cherche à dominer l’homme, tel un roi dans la ville ; le Yétser Hara’ est en effet qualifié de « roi vieux» (Kohéleth 4,13), tandis que l’homme se nomme : « petite ville » (sur place 9,14). En conséquence, lorsque le mauvais penchant voit un homme qui lui est soumis, qui veut se révolter contre son règne et s’engager à accepter le joug divin, par la pratique de la Torah et des Mitsvoth, il déploie tout son arsenal pour entraver sa pratique de la Mitsva, et lui envoie toutes sortes de tentations pour le détourner de sa décision, qui consiste à mener sa mission à bien dans ce monde.

Mais si l’homme se dépasse dès le départ et conquiert son penchant, se renforce et se pousse à accomplir les Mitsvoth du Créateur, même si c’est difficile pour lui, il bénéficie ensuite d’une assistance dans le Ciel pour éliminer ces tentations et le détacher de ces désirs : il mérite ainsi de développer de plus en plus son inclination vers la Kedoucha. Nos Sages (Avoth 3,5) affirment ceci : « Toute personne qui prend sur elle le joug de la Tora se trouve affranchie du joug du pouvoir », on essaie de le libérer du joug du pouvoir du mauvais penchant et de le transférer du côté de la sainteté divine.

Dès le départ de la pratique des Mitsvoth, l’homme doit s’inspirer du bétail pour comprendre comment porter un lourd fardeau. La nature du bétail consiste à réaliser toute tâche difficile par la voie de la soumission, tout comme le cheval qui reçoit une charge sur le cou et un mors dans la bouche, et tire une lourde charge, supporte tous les coups, et suit la direction imposée par celui qui le monte ; en revanche, ce n’est pas le cas des bêtes sauvages qui ne sont pas de nature à se soumettre. Parmi toutes les bêtes, le taureau est celui qui accepte le plus facilement une charge pesante, travaille durement la terre, et accepte de tout un chacun un fardeau, avec une grande patience. À ce sujet, nos Sages ont dit (Avoda Zara 5b) : « L’homme se mettra aux paroles de Tora, à l’instar d’un taureau qui accepte sa charge. »

L’homme doit se contraindre à réaliser la Mitsva, même sans Kavana appropriée, comme on le rapporte au nom du Ba’al Chem Tov, que son mérite nous protège : au cours du don de la Tora, Hachem contraignit le peuple d’Israël à la recevoir, pour nous enseigner que même si on n’éprouve aucune envie pour la Tora et le service divin, malgré tout, nous n’avons pas la liberté de nous en abstenir, et on le fera malgré soi. C’est une bonne voie à inculquer aux enfants : on ne renonce pas à l’étude et au service divin, même si on n’éprouve pas d’envie.

Lorsqu’un homme s’engage à accomplir une Mitsva, même si c’est difficile pour lui, il mérite par la suite de commencer à éprouver du plaisir dans sa pratique, comme l’indique Rachi au nom du Midrach sur le verset (Chemoth 19,5) : « Désormais, si vous êtes docile à Ma voix » : si vous l’acceptez dès maintenant, cela vous sera agréable ensuite, car tous les débuts sont difficiles.

On rapporte au nom de rabbi Mechoulam Zoucha d’Anipoli, que l’on obtient le salaire principal dans ce monde-ci spécifiquement pour les Mitsvoth pour lesquelles on a déployé des efforts au début de notre chemin dans la pratique des Mitsvoth, lorsqu’on ne ressentait pas encore de plaisir dans cet accomplissement. Ce n’est pas le cas par la suite, où l’on est déjà récompensé par le plaisir procuré par la pratique des Mitsvoth.

De ce fait, il faut renforcer à ce sujet nos frères juifs, surtout les jeunes gens : ils doivent fournir un effort au départ, et ensuite les difficultés s’estomperont et ils pourront s’élever, comme l’affirment nos Sages (Yoma 39a) : un homme se sanctifie quelque peu ici-bas, et on le sanctifie beaucoup dans le ciel. De même (Chir Hachirim Rabba 5,2) : le Saint béni soit-Il dit aux enfants d’Israël : faites-moi une ouverture de la taille du chas d’une aiguille et Je vous ferai une ouverture de la taille d’un palais. Et encore, dans les termes du roi Chelomo (Michlé 20,27) : « L’âme de l’homme est un flambeau divin » : tout comme l’homme doit simplement allumer la première étincelle et qu’ensuite, la flamme grandit seule, de la même manière, l’âme sainte doit être sanctifiée quelque peu par l’homme, et par la suite, du Ciel, on épanche sur lui un éveil à la sainteté, mentionné dans les Écritures (Chir Hachirim 8,6) : « Richpé èch chalvatéa : « Ses traits sont des traits de feu, une flamme divine » : il s’agit de pratiquer les Mitsvoth avec ardeur et enthousiasme.

Nous pouvons interpréter en ce sens les propos de Moché Rabbénou ici : « Nous ne prîmes pour nous que le bétail » : nous avons pris pour nous uniquement la nature du bétail, dans nos premiers pas dans la pratique des Mitsvoth, à l’instar d’un taureau qui accepte son fardeau, et cela nous a apporté : « le butin des villes » : nous avons soustrait au pouvoir du Yétser Hara’ nos corps, qui s’apparentent à des petites villes, et grâce à cela, nous avons ensuite mérité : « que (Acher) nous avions conquises. » En effet, le terme Acher est formé des lettres de Richpé ech chalvatéa : nous bénéficions de l’ardeur et de l’enthousiasme dans la pratique des Mitsvoth du Créateur.

Chabbath Chalom !

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