Municipales à Jérusalem: les Palestiniens débattent sur le bien-fondé de voter

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Les habitants de Jérusalem sont appelés mardi à élire le maire et le conseil municipal, mais pour les Palestiniens – qui ont un statut de résidents permanents – le débat porte surtout sur le bien-fondé de voter ou non aux municipales israéliennes.

Ils ne peuvent voter aux élections nationales israéliennes mais le peuvent aux municipales, sans pouvoir devenir maire.

Même s’ils représentent environ un tiers de la population, généralement ils boycottent largement les élections municipales et seule vote une infime minorité des quelque 300.000 Palestiniens de Jérusalem.

Aux municipales de 2013, leur participation était inférieure à 1%, selon la Société universitaire palestinienne pour les affaires internationales.

Aujourd’hui, plus de 540.000 Juifs et non-Arabes vivent à Jérusalem, selon des statistiques israéliennes, essentiellement à Jérusalem-Ouest et dans les quartiers en périphérie.

Les favoris israéliens pour le poste de maire considèrent Jérusalem comme leur capitale indivisible.

Des Palestiniens tentés de concourir ont renoncé, sous l’effet des critiques, des intimidations ou de problèmes légaux.

AHMAD GHARABLI (AFP)Ramadan Dabash, un ingénieur de Jérusalem-Est, est à la tête d’une liste de six candidats arabes au conseil municipal. Photo prise le 23 octobre 2018, deux jours avant les élections municipales israéliennes
AHMAD GHARABLI (AFP)

Un petit nombre de Palestiniens restent en lice comme Ramadan Dabash à la tête d’une liste de six candidats arabes au conseil municipal. Il a la citoyenneté israélienne et est aussi un ancien du Likoud, le parti de droite du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

« Les Palestiniens paient plus de 400 millions de shekels (110 millions de dollars) de taxes à la municipalité », mais « ils reçoivent moins de 10% des services », a déclaré Ramadan Dabash, qui dit vouloir entrer au conseil municipal « pour défendre les Palestiniens ».

En effet, les Palestiniens paient des dizaines de millions de dollars de taxes à la ville. Pour autant, des ONG dénoncent constamment l’inégalité, aux dépens de Jérusalem-Est, des moyens alloués aux écoles ou au ramassage des ordures.

Aziz Abou Sarah voulait lui aussi tenter sa chance. A la différence de Ramadan Dabash, il n’a pas la nationalité israélienne, mais seulement le statut de résident.

Les Palestiniens doivent « reconsidérer » le boycott, dit-il. « Nous perdons Jérusalem tous les jours davantage », a-t-il dit pendant sa campagne.

Des Palestiniens et des Israéliens l’ont soutenu. Mais il a aussi reçu des oeufs lors d’une réunion. Il a fini par se retirer, a-t-il écrit sur Facebook.

Un candidat doit recueillir au moins 40% des suffrages pour devenir maire. Le sortant de droite, Nir Barkat, ne se représente pas et a dit son intention de briguer un siège au Parlement.

Source www.i24news.tv

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