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Un test ADN met fin à la théorie du sosie de Rudolf Hess, bras droit d’Hitler

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Une très vieille théorie du complot assurait que le criminel nazi Rudolf Hess, le bras droit d’Hitler, avait été remplacé par un double, avant même son arrivée à la prison de Spandau, à Berlin-ouest. Des analyses ADN viennent de mettre à mal cette hypothèse.

Beaucoup de mystères entourent Rudolf Hess. Le personnage très proche d’Hitler, était un des dirigeants les plus puissants du IIIeReich. Mais les circonstances de sa capture, puis de sa mort, ont mis du temps à s’éclaircir. Des biologistes moléculaires autrichiens viennent de réfuter, dans une publication parue ce mois-ci dans le magazine Forensic Science International Genetics, une théorie conspirationniste particulièrement tenace, qui voulait que le criminel nazi n’ait jamais été emprisonné à Berlin-ouest, mais remplacé par un double.

Le 10 mai 1941, Rudolf Hess saute en parachute en Écosse. Il veut proposer un plan de paix à la Grande-Bretagne. Sa tentative se solde par un échec. Il est fait prisonnier puis transféré en Allemagne, pour le procès de Nuremberg. Là, le 16 octobre 1946, il est condamné à la prison à vie pour crime contre la paix. Il reste détenu jusqu’en 1987, dans la cellule numéro 7 de la prison de Spandau, à Berlin-ouest. À 93 ans, il se suicide, se pendant avec un câble électrique.

Du sang sur une lame de microscope

Sauf que rapidement, des rumeurs ont circulé. Certains soupçonnant que le prisonnier de cette cellule numéro 7 avait été assassiné par la CIA ou les SAS, d’autres que le détenu n’était pas Rudolf Hess. Que celui-ci avait été remplacé avant même son arrivée à la prison de Spandau.

C’est l’une des théories conspirationnistes les plus suivies de la Seconde Guerre mondiale, même Franklin D. Roosevelt, président des États-Unis souscrivait à cette hypothèse. Elle était notamment défendue par le médecin britannique de la prison de Spandau, W. Hugh Thomas, assure New Scientist qui a révélé les conclusions de l’étude autrichienne. Le médecin assurait que le prisonnier présentait des différences physiques avec Rudolf Hess, qu’il refusait de voir sa famille et semblait souffrir d’une amnésie. Malgré quatre enquêtes commandées par le gouvernement britannique sur cette affaire, la théorie du complot perdurait. Mais des analyses ADN effectuées par des experts autrichiens de l’université de Salzbourg et un médecin militaire à la retraite, viennent de mettre à mal cette théorie.

Rudolf Hess (à gauche) et Joachim von Ribbentrop (à droite), lors du procès de Nuremberg. (Photo : Office of the United States Chief of Counsel)

En 2011, quand la dépouille de Hess est exhumée puis incinérée et ses cendres dispersées en mer – sa tombe dans la ville de Wunsiedel était devenue un lieu de pèlerinage pour les néo-nazis – on pense que tout l’ADN du criminel nazi a disparu. Mais durant son incarcération, Hess est surveillé médicalement comme tout prisonnier. Et en 1982, pour un bilan de santé de routine, Philip Pittman, médecin de l’armée américaine (la gestion de la prison était confiée par rotation mensuelle entre la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’URSS), prélève un échantillon de sang au prisonnier de la cellule numéro 7.

Un pathologiste, Rick Wahl, a prélevé une partie du sang sur une lame de microscope pour effectuer un comptage cellulaire. La diapositive était étiquetée « Spandau n °7 » et hermétiquement scellée. Elle était conservée par Wahl à des fins d’enseignement au Centre médical militaire Walter Reed à Washington DC. Et dans les années 1990, un autre médecin militaire Sherman McCall entend parler de cette lame. Il ne prend conscience de son importance que plusieurs années plus tard. Il prend contact avec Jan Cemper-Kiesslich, biologiste moléculaire de l’unité ADN du département de médecine légale de l’université de Salzbourg et là commence le travail d’analyse de l’ADN.

En le comparant avec un parent éloigné de Rudolf Hess (la recherche de proches a pris beaucoup de temps), l’équipe autrichienne a trouvé que les deux ADN correspondaient à 99,9 %. Ainsi, elle a confirmé que l’homme emprisonné dans la prison de Spandau était bien l’ancien dauphin d’Hitler. Dans le résumé de la publication, Philip Pittman, Sherman McCall, Rick Wahl, Jan Cemper-Kiesslich et son équipe écrivent : « Nous avons ici l’analyse ADN du seul échantillon existant connu du prisonnier numéro 7 de Spandau et une correspondance avec la lignée masculine de Hess, ce qui réfute la théorie du doppelgänger. »

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