Immunité: le coup de Jarnac de Binyamin Netanyahou

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Le Premier ministre s’est une nouvelle fois montré comme un tacticien hors-pair en retirant mardi matin sa demande d’immunité, coupant ainsi au dernier moment l’herbe sous sous les pieds de l’opposition qui s’apprêtait à discuter de cette question à la Knesset. Il ridiculise aussi son principal adversaire Benny Gantz qui avait rapidement quitté Washington pour selon ses mots « diriger les débats » qui devaient sans doute aboutir en fin de processus à un revers pour le Premier ministre avec un refus de sa demande.

Dans un post adressé aux citoyens du pays, Binyamin Netanyahou a expliqué : « En ces heures cruciales pour Israël où je me trouve aux Etats-Unis en mission historique pour fixer les frontières de l’Etat d’Israël et assurer sa sécurité pour les générations futures, un nouveau spectacle de cirque doit s’ouvrir à la Knesset. Il ne s’agit que d’une nouvelle étape dans la campagne obsessionnelle menée contre moi de la part des tenants du ‘tout-sauf-Bibi'(…). Au lieu de comprendre l’importance du moment et de s’élever au-dessus des calculs politiciens, ils continuent à s’adonner à de la basse politique qui porte atteinte à ce moment historique(…). Comme je n’ai pas eu droit à un processus honnête, que toutes les règles de travail de la Knesset ont été piétinées de manière grossière et que le résultat était connu d’avance sans débat sur le fond, j’ai décidé de ne pas permettre à ce jeu médiocre de continuer. J’ai donc adressé une lettre au président de la Knesset lui annonçant que je retire ma demande d’immunité ce qui me permettra de faire exploser toutes les accusations grotesques contre moi. Mais en attendant, je ne permettrai pas à mes adversaires de se servir de cette affaire pour gêner cette démarche historique que je mène ».

Sur le plan pratique, après cette décision, le conseiller juridique du gouvernement devrait bientôt annoncer le dépôt des dossiers devant le tribunal de district de Jérusalem, mais le procès ne devrait débuter qu’après les élections.

L’opposition doit soudain changer de cheval de bataille

Avec ce tournant, Binyamin Netanyahou a supprimé le thème principal de campagne désiré et préparé par l’opposition, qui a dû rapidement trouver un autre angle d’attaque. Sans peur de la contradiction, après avoir tiré durant de semaines à boulets rouges sur un « Premier ministre qui fait tout pour échapper à la justice », on dénonce maintenant « celui qui voudrait diriger le pays en devant simultanément mener un combat judiciaire ». Et afin de minimiser ce qui va se passer mardi soir à la Maison-Blanche, les attaques n’ont pas tardé et sont nombreuses.

Benny Gantz -Photo Hadas Parush / Flash 90

Benny Gantz a donné le ton de la nouvelle campagne en déclarant: « Netanyahou va au tribunal, nous devons avancer. Les électeurs israéliens sont devant le choix suivant: un Premier ministre qui travaillera pour eux ou un Premier ministre qui travaillera pour lui-même. Personne ne peut gérer simultanément un pays et trois dossiers pénaux lourds ».

Le n°2 de Bleu-Blanc, Yaïr Lapid a écrit: « Netanyahou savait que sa demande était insensée et il a bien fait de la retirer. Il n’y a pas d’immunité face à la corruption et à l’abus de confiance. On ne peut gérer trois dossiers judiciaires et en même temps le Plan du siècle. Si Netanyahou était un brin patriote (sic) comme il le prétend il aurait déjà quitté ses fonctions. Il a demandé l’immunité puis l’a retiré quand il a vu que nous allions le battre sur le plan parlementaire…. ».

Le président du bloc de gauche Avoda-Gesher-Meretz, Amir Peretz a lui-aussi appelé le Premier ministre à se retirer de la course et à quitter la vie politique « afin de s’occuper de ses affaires privées ». Même chose pour Itsik Schmuli, Nitzan Horowitz et Tamar Sandberg.

Au Likoud, peu de réactions officielles mais un certain soulagement ressenti face à la suppression d’un thème de campagne qui s’avérait être dommageable pour le parti et son chef.

Il faudra attendre les sondages de la fin de semaine pour savoir si cette décision de Binyamin Netanyahou ainsi que les déclarations et images fortes en provenance de la Maison-Blanche auront modifié la carte politique qui est figée depuis des mois.

Soruce lphinfo.com

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