Vivons une vie HEUREUSE !

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Autour de la table de Shabbat, n° 390 Kora’h (à l’étranger)

Cette semaine notre paracha nous apprendra les dangers de la Ma’hloketh, la dispute. Mes lecteurs le savent, la dispute amène tous les grands maux de ce monde puisqu’elle attise la jalousie, la médisance et la haine. Au final, les nations se font la guerre, les amitiés se désagrègent et les familles se disloquent. Cependant ne croyez pas que toutes les controverses sont fâcheuses. Il existe des discussions qui ont été à l’origine de nombreux de bienfaits. L’exemple le plus connu est celui de la dispute talmudique entre deux écoles, celle de Beth Chamaï et de Beth Hillel. Chamaï et Hillel était deux éminents Sages de l’époque antique en Erets et leurs élèves prirent des positions opposées dans de nombreux domaines de la loi juive. Or à leur sujet, la Michna dans Avot (5.17) s’enorgueillie de pareilles disputes car elles sont Lechem Chamaim, pour faire grandir le Nom de Hachem. En effet, leur sujet était uniquement de mieux comprendre les commandements de la Tora et leurs ramifications dans la vie. A l’inverse, Kora’h désirait le pouvoir et devenir le grand prêtre de sa tribu (celle de Kéhat) à la place de son plus jeune cousin Elitsafan ben Ouziel qui venait d’être nommé par Moché Rabénou. Donc suite à ses aspirations, il trouva des prétextes pour mettre en doute la véracité du message de Moché. Un peu comme de nos jours où tous les libéraux de la communauté ne veulent pas admettre qu’il existe d’autres manières d’envisager la vie. Le pire est qu’ils font porter à la minorité religieuse, toutes les affres et les maux de la société. En effet, les orthodoxes détonnent de la majorité (relative) de la population par leur manière de fonctionner et leur façon de se vêtir. Or, la véritable question à 1000 Euros est de savoir que sont leurs véritables justifications? Peut-être, qu’ils ne veulent pas admettre s’être trompés durant les 50 dernières années ou encore la crainte de devoir changer de vaisselle (à cause de la cacherouth) ou de devoir cesser de lorgner sur la superbe secrétaire du bureau ou encore, et c’est peut-être le pire, de se passer du IPhone, libre de savoir tout sur tout et sur chacun (et dans tous les recoins) pour passer à un Smart (ou bien mieux encore un Samsung Avrékhim) avec un super filtre qui ne laisse pas passer le plus petit des têtards entre ses mailles (ou plutôt email…Bravo rav Gold pour le jeu de mot !) ?

Cependant votre bulletin préféré ne s’arrête pas à la prose et cette semaine, nous vous ferons gouter d’un mot, d’un grand de la Hassidout, le « Imré Cheffer ». Le verset désigne Kora’h comme le grand responsable de toutes ces manifestations antireligieuses contre Moché Rabénou (si vous voyez ce que je veux dire…). Or, il réussira dans son œuvre destructrice à rassembler autour de lui, 250 chefs de la tribu de Reouven. Le verset enseigne qu’ils s’agissaient de gens importants puisqu’il est dit : »des princes de la nation Kirié Moéd etc ». Le Midrash Tan’houma explique que c’étaient des gens savants qui fixaient les fêtes ainsi que le mois supplémentaire. C’est pourquoi on les appelait Kirié Moéd (ceux qui fixent les solennités). Nous le savons, notre calendrier est semi-lunaire. Cependant certaines années une fois tous les trois ans, il est indispensable d’ajouter un treizième mois dit « Adar II » afin de rattraper le retard sur l’année solaire. Sans cela, le décalage serait tel que les fêtes de Pessa’h se retrouveraient en hiver et la fête de ‘Hanoucca en plein été.

Cependant, même si ces 250 hommes étaient savants, il n’empêche qu’ils ont rejoint Kora’h dans sa querelle. Le rav nous apprend qu’ils n’étaient pas de véritables Talmidé ‘Hakhamim (sages de la Tora). Car au sujet de ces derniers, le saint Zohar fait un lien entre les véritables érudits avec le jour du Chabbath. En effet, la sainteté du Chabbath n’est dépendante d’aucun calcul. Le septième jour de la semaine est consacré depuis la nuit des temps lorsque Hachem a terminé la création (le jour du Chabbath). Pareillement lorsque le Zohar fait ressembler les érudits au Chabbath c’est pour nous apprendre que la sainteté de ces hommes ne dépend pas des circonstances de la vie. Le Talmid ‘Hakham est en soi le vecteur de la bénédiction grâce à sa Tora comme le Chabbath donne la bénédiction au monde.

Pour les acolytes de Kora’h les choses seront différentes. C’est juste qu’ils fussent savants, seulement ils étaient fluctuant en fonction des mouvements de foule, à l’instar de l’Europe, peut l’être, face au problème du Moyen Orient… Et puisque Kora’h était immensément riche, autant que le créateur de Facebook, intelligent comme les chercheurs occidentaux dans les centres de recherches iraniens… et qu’il avait beaucoup de verve, il a pu rameuter à sa cause toute cette clique. C’est l’idée qui se dégage de « Kirié Moéd », qu’ils sont à l’image des mois lunaires qui sont dépendants du Clall Israël. De la même manière, ces hommes dépendaient du pouvoir des beaux prédicateurs.

Comme je vous ai parlé de notions assez abstraites, je tiens à finir par une anecdote qui illustrera ce qu’est un grand Talmid ‘Hakham. Comme vous le savez, le Clall Israël a perdu il y a quelques semaines le Roch Yechiva de Poniévéz, le rav Guerchon Edelstein zatsal. Il est décédé à l’âge vénérable de 100 ans. Cependant pour la petite histoire, il est mort en pleine possession de ses facultés et ce, jusqu’à ses derniers moments. Lorsqu’il sera terrassé par une dernière crise cardiaque, il était en train d’écrire un profond texte de Tora et de crainte du Ciel dans sa chambre d’hôpital. Quelques jours avant, il avait donné un cours à l’hôpital et il s’est tourné vers le grand public d’Erets. Voici ce qu’il dit : »Mes chers frères, vous avez les signes de judaïsmes, vous êtes généreux, miséricordieux et vous avez de la modestie. Cependant, sachez que vous ne vivez pas une vie heureuse ! Ce ne sont que ceux qui sont liés à la Tora et aux Mitsvoth qui ont une vie pleine de bonheur. Que ce soit la volonté du Ciel que vous soyez heureux dans vos vies ! » N’est-ce pas le même message qui se dégage de notre paracha, le Talmid ‘Hakham n’est pas influencé par le paraitre des choses mais par son sens profond ?

Le mur du Chalom

Comme la paracha a relaté les dégâts dus à la discorde, je vous rapporterais une belle anecdote qui s’est passée en terre Sainte et nous apprendra l’inverse: l’avantage de faire la paix avec son prochain. Et comme l’a dit le rav Steimann zatsal: « J’ai beaucoup vécu et je n’ai jamais vu qu’on perdait quoi que ce soit en cédant« .

Comme on le sait, les prix de l’immobilier en Erets ont décuplé et parallèlement il existe une crise du logement. C’est-à-dire que les jeunes couples ne trouvent pas facilement de logement. Dans ces conditions, une bonne partie des propriétaires se lancent dans la construction de mini-studios ce que l’on appelle ici, ’Ye’hidat Diyour’. Généralement on peut voir ces nouvelles constructions sur les toits d’anciens immeubles (donc ceux qui ont la chance d’acheter en Erets, qu’ils vérifient les possibilités de constructions de leur appartement).

Après cette courte introduction, passons à notre histoire vécue. Dans une des villes du pays, de bon matin on entendait des éclats de voix provenant du dernier étage de l’immeuble. Là-haut se tenaient deux propriétaires qui venaient de finir la construction de leur « Ye’hidat Diyour » du dernier étage. La dispute était de savoir lequel d’entre eux devait payer au maître-d’œuvre (Kablan) un mur supplémentaire de séparation. Chacun renvoyait la ‘balle’ à son voisin en prétextant qu’il n’était pas question qu’il paie la somme de 5000 shékels (près de 1200 euros) car le mur n’était pas dans son domaine. Et comme toujours, dans ces situations le Yétser n’est jamais absent, le ton monta très vite et chacun argumentait que l’autre était responsable de tous les maux du monde !

La dispute continua de plus belle jusqu’à ce que le troisième voisin du dernier étage alerté par ces cris, monte sur la terrasse car lui aussi avait construit son studio, pour se rendre compte de la situation. Après avoir entendu les deux partis il mit rapidement un terme à la dispute en disant que comme il lui restait à payer au Kablan la somme de 15000 chéquels, il allait rajouter à son chèque les 5000 chéquels pour que le Chalom/paix et la joie restent dans l’immeuble alors que le mur n’était pas sur son domaine. Les deux autres voisins restèrent bouche-bée et remercièrent vivement notre Tsadik pour sa décision. ’Heureux soit Israël !’ On pourrait déjà en rester là, mais il y a une suite. Notre voisin bienfaiteur attendit patiemment que son compte soit débité de la coquette somme de 20000 chéquels, mais les mois passaient et rien n’apparaissait sur son relevé de compte. Il se renseigna auprès de l’entrepreneur qui lui dit que son chèque avait été transmis à son employé vivant du côté de Ramallah à qui il devait cette somme, mais depuis, n’avait plus aucun contact avec cette personne.

Le temps passa et finalement notre voisin se rendit à son agence bancaire. L’employé du guichet de la succursale lui rapporta, que quelques jours auparavant, un ouvrier en bâtiment se présenta pour encaisser de son compte en banque, un chèque de 200 000 chékels ! L’employé de la banque réalisa rapidement que notre homme avait rajouté un petit ‘0’ sur le chèque juste pour arrondir le chiffre ! Et semble-t-il que la falsification du chèque n’était vraiment pas bien effectuée et en conséquence, l’employé de banque rendit à notre ouvrier le chèque suspect. Sous le coup de la colère l’ouvrier déchira le chèque et quitta les lieux sans jamais revenir ! Et jusqu’à aujourd’hui on n’a plus de nouvelles de cet ouvrier et des 20.000 chéquels ! La moralité de l’histoire : rav Steinman a raison !

Coin Hala’ha : la semaine dernière nous avons commencé notre étude sur les lois de « Boné »/construire le Chabbath.

Nous avons vu que colmater une fente dans un mur est interdit. Autre exemple, lors d’un été particulièrement chaud je me trouve dans une pièce alors qu’il existe une fente au niveau de la fenêtre qui fait rentrer de la chaleur. Je ne pourrais pas prendre un bout de carton épais et l’insérer dans l’interstice (pour empêcher la chaleur d’entrer) avec l’intention qu’il reste plusieurs jours. C’est assimilé à une Tossefet BeBinian Kavoua’ (un ajout dans une construction). C’est interdit ! Dans le cas où je le place avec l’intention de l’enlever rapidement (de suite après Chabbath), ce sera permis car le carton ne fait pas partie du mur (Choul’han ‘Aroukh 313.1 Biour Hala’ha « VéLo »)

Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold

Une bénédiction à Lyior Choukroun et à son épouse (Natania) afin qu’ils élèvent leurs enfants dans la Tora et les Mitsvoth avec une bonne parnassa.

Une bénédiction à Daniel Albala et son épouse ainsi qu’aux enfants (Villeurbanne).

Une bera’ha à Eric Konqui et à son épouse (Paris) dans la Tora et les Mitsvoth ainsi qu’aux enfants

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