Le Hamas égalise le score et se précipite pour réclamer une trêve

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Marc – JForum

Analyse : Le Hamas considère la mort d’un soldat de Tsahal comme un exploit, qui lui permet d’abandonner les tirs de roquettes massives, ce qui conduit à l’effondrement de l’équation «une bombe pour une bombe» qu’il essayait d’inculquer. Les frappes massives de Tsahal, la colère des Egyptiens et la crainte du Hamas d’une incursion de Tsahal à Gaza ont conduit le groupe terroriste à accepter les termes de la trêve. Mais cela ne s’arrête pas là.
La fin rapide de la série d’hostilités vendredi était due au fait tragique que les tireurs d’élite du Hamas ont été capables de tirer sur un soldat de Tsahal, Aviv Levy z’l et de le tuer. Le Hamas fait des maths macabres, selon lesquelles peu importe combien de ses combattants ont été tués par Israël, tant qu’il les venge (à sa manière) et répond à leur mort par le feu. Sur la base de ce bilan sanglant, la mort d’un soldat ou civil israélien égalise le score.
C’est pourquoi l’aile militaire du Hamas a essayé, il y a deux semaines, de blesser un officier de Tsahal avec une grenade à main lancée contre lui. L’officier a été blessé, mais pour eux ce n’était pas assez. Après que des avions et des chars de Tsahal ont tué certains de leurs combattants, la semaine dernière, des terroristes du Hamas ont tiré sur un soldat de Tsahal et l’ont tué. Pour eux, cela suffit, et c’est pourquoi ils ont pu se passer de tirs de roquettes et de mortiers, pour cette fois. Le Hamas s’est contenté de trois roquettes qui n’ont causé aucun dommage, puis s’est précipité pour demander un cessez-le-feu aux Egyptiens et à l’envoyé des Nations Unies au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov.

Il est important de noter, cependant, que le tir de sniper qui a tué le soldat israélien a probablement été effectué par un groupe de la branche militaire du Hamas, qui ne l’a pas coordonné avec les éléments plus modérés des Brigades Izz ad-Din al-Qassam ou avec les leadership politique. C’est pourquoi Ismail Haniyeh était juste à côté de la barrière frontalière peu de temps avant l’incident, et c’est aussi pourquoi certaines des positions du Hamas le long de la barrière frontalière étaient occupées alors. Cela indique que tous les membres de l’organisation terroriste et ses factions intérieures n’étaient pas conscients de l’intention de prendre pour cible les soldats israéliens par des tirs réels-et surtout pas avec le genre d’armes puissantes, de longue portée.

Mais toutes les factions, y compris les dirigeants politiques du Hamas, n’ont pas considéré la mort d’un soldat de Tsahal comme une réussite qui leur permettrait de demander un cessez-le-feu rapide sans humiliation. Pourtant, le Hamas avait au moins deux autres raisons importantes de demander un cessez-le-feu. Premièrement, les attaques de Tsahal vendredi ont été les plus importantes depuis l’Opération Bordure Protectrice, et ont détruit trois quartiers généraux de commandement du bataillon, qui en ont rejoint un autre, détruit dans un bombardement israélien il y a deux semaines. Les dégâts causés à l’infrastructure militaire – y compris les armes que le Hamas avait prévu d’utiliser pour surprendre Israël lors du prochain grand conflit – ainsi que la perte de 4 éléments subis par le Hamas, ont dû être trop difficiles à supporter. Le groupe terroriste doit également s’inquiéter du fait que si Israël continue de mener ces frappes, il pourrait perdre une partie considérable de son infrastructure militaire.

Destruction du quartier général du bataillon du Hamas lors d'une frappe israélienne (Photo: Bureau du porte-parole de Tsahal)

Destruction du quartier général du bataillon du Hamas lors d’une frappe israélienne (Photo: Bureau du porte-parole de Tsahal)

 

De plus, le tir des snipers et le terrorisme criminel en cours ont énormément irrité les Egyptiens et Mladenov, et ils ont été les premiers à contacter le Hamas, accusant le groupe terroriste de les avoir trompés. Le Hamas a réalisé qu’il était allé trop loin et a accepté les termes du cessez-le-feu.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Avigdor Lieberman ont accepté la recommandation de Tsahal d’arrêter les frappes pour deux raisons principales. Premièrement, parce que les bombardements de Tsahal vendredi ont causé de graves dommages à l’infrastructure militaire du Hamas. De plus, malgré les pertes humaines qu’il a subies lors de ces frappes, le Hamas n’a pratiquement pas riposté par le feu de roquettes et a rapidement demandé un cessez-le-feu.

Cela la signifie que «l’équation de la terreur» que le Hamas a essayé de mettre en œuvre sur le terrain n’existe plus. Israël a attaqué sans relâche, et il n’y avait qu’une sirène du Code Rouge, qui s’est déclenchée à la frontière de Gaza. Par conséquent, le Hamas a cessé d’agir en se basant sur le principe que le feu appelle une réplique immédiate par le feu.

La retenue récemment montrée par Israël et Tsahal a été perçue de l’autre côté comme une faiblesse et une érosion partielle de la dissuasion de Tsahal. Les frappes de vendredi semblent avoir au moins partiellement (et très provisoirement ?) restauré la dissuasion perdue.

Une autre raison qui a conduit Israël à accepter un cessez-le-feu, dès que le Hamas l’a proposé, a été l’engagement du groupe terroriste en Egypte, d’arrêter le terrorisme criminel autour de la barrière frontalière. Selon un haut responsable diplomatique, l’Egypte garantira que le Hamas tient sa parole. Et jusqu’à présent, il semble que le Hamas essaie en fait de mettre un terme aux cerfs-volants incendiaires et aux ballons de Gaza. Mais il est encore trop tôt pour l’affirmer.

 

Le Hamas s'est engagé à arrêter le terrorisme criminel (Photo: Zohar Shafek)

Le Hamas s’e serait engagé à arrêter le terrorisme criminel. Mais sera t-il suivi? (Photo: Zohar Shafek)

 

Aucune roquette n’a été tirée samedi, et il y a des signes que nous nous dirigeons vers une trêve temporaire. Cependant, à long terme, l’histoire n’est pas encore terminée. La situation de base dans la bande de Gaza et les relations entre l’Autorité palestinienne et le Hamas restent les mêmes.

Les Egyptiens et Mladenov peuvent être capables de négocier des cessez-le-feu, mais ils sont incapables d’éradiquer les raisons derrière les escalades qui éclatent de temps en temps. C’est pourquoi les habitants du sud d’Israël continueront à vivre sous la menace, et les habitants de Gaza continueront à boire de l’eau sale et à n’obtenir que quatre heures d’électricité par jour. Et nous savons tous ce qui vient après : une nouvelle escalade.

Ron Ben Yishai

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