Le rabbi de Kalov sur la paracha Tétsavé : accepter les épreuves de bon cœur

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«Puis, tu prendras le bélier d’installation, dont tu feras cuire la chair en lieu saint » (Chemoth 29,31)

Dans un ouvrage empreint d’une grande sainteté, le Béer Mayim ‘Haim, sur parachath ‘Houkath, l’auteur s’étend sur la manière d’accepter les épreuves avec amour, en méditant sur l’idée qu’elles sont dans l’intérêt de l’homme, afin de mener à bien la mission de son âme. À cet effet, il est tenu de se purifier et d’affaiblir sa tendance matérielle, qui est alimentée par la luxure. S’il s’agit d’un Tsadik qui s’écarte de toute immoralité, cela vient compléter le Tikoun (rectification) de son incarnation précédente.

Voici comment il s’exprime dans un langage d’une grande pureté : « Nos Sages, dans la Michna (Berakhoth 9,5) expliquent que l’homme doit réciter une Berakha lorsqu’il est touché par un événement qui l’affecte négativement, tout comme il récite une bénédiction dans une situation joyeuse. Rachi commente qu’il faut la réciter joyeusement. Il faut tenter de comprendre cette idée. Comment un homme peut-il remercier D’ et Le louer sincèrement, avec amour, lorsqu’il subit des épreuves, de la même façon que lorsqu’il vit un événement heureux ? La nature humaine est de ne pas apprécier les épreuves. Il risque de réciter cette bénédiction de manière superficielle en affirmant qu’il aime les épreuves, mais en réalité, son cœur n’y est pas. Par exemple, un ministre frappe l’un de ses employés et ensuite, celui-ci se jette à ses pieds et les lui embrasse, comme pour lui montrer sa reconnaissance pour ces coups. En réalité, il s’agit d’un mensonge et sa conduite n’est pas fidèle à ses sentiments réels. Cette attitude peut plaire à un homme de chair et de sang, mais pas à D’ Qui scrute les desseins du cœur et sonde les reins.

Cela ressemble à un malade dont la maladie s’aggrave, il constate chaque jour une détérioration de son état, au point que s’il ne cherche pas un remède à son mal, il sera perdu. Il consulte un médecin qui le guérit gracieusement et lui donne une eau amère comme remède, ou pratique une saignée sur son bras ou sur d’autres organes. S’il est intelligent, il aimera ce médecin fidèle de tout cœur, le remerciera, fera son éloge de l’avoir comblé de bien, bien que sur le moment, il ait beaucoup souffert. Il lui sera immensément reconnaissant, sachant qu’il lui a donné la vie.

Ce principe s’applique également aux épreuves de l’homme. En effet, le Saint béni soit-Il aime le bien et a créé le monde uniquement pour en faire bénéficier Ses créatures au travers de diverses bontés ; or, si la matérialité en l’homme a pris le dessus sur la spiritualité, du fait qu’il s’est laissé entraîner par l’immoralité en se laissant tenter par l’attrait de ce monde matériel, et a fortiori si une question d’interdit se pose, dans ce cas, il est impossible qu’il bénéficie de la lumière de Hachem et de Ses bontés, la lumière du délice spirituel, la lumière de l’esprit, la lumière de la bénédiction, la lumière de Son influence remarquable. Le bien et le mal ne peuvent cohabiter, tout comme la lumière et l’obscurité ne peuvent coexister. Le Saint béni soit-Il, dans Sa grande bonté « a décidé de le briser, de l’accabler de maladies », pour mettre le corps à l’épreuve par des souffrances qui purifient la matière et entraîne le mal à s’incliner devant le bien, à l’instar de ce texte de nos Sages (Berakhoth 5a) : tout comme le sel adoucit le goût de la viande, de même les épreuves purifient les fautes de l’homme, et de cette façon, le bien et l’esprit prendront le dessus chez l’homme, et ensuite, le D’ de bonté, béni soit-Il pourra répandre Sa lumière de vérité et de délice et lui insuffler un esprit de sainteté, issu de Sa sainteté. L’homme pourra ainsi devenir un réceptacle de la bonté divine.

Parfois, un homme s’imagine être pur et n’avoir jamais de trace de fautes, lorsqu’il constate qu’il est frappé par des épreuves, ou que D’ préserve, il s’imagine que D’ le punit sans raison, il attribue à ce qu’il vit des causes naturelles, ou l’attribue à l’absence de chance du fait de sa naissance à une date peu favorable dans le système cosmique. Par exemple, Yov, lorsqu’il subit des épreuves, n’eut pas la force de les accepter avec amour. En effet, c’était un juste parfait et il savait qu’il n’avait jamais commis de faute. Vint alors Eliyahou ben Habouzi qui lui révéla la vérité : c’était sa réincarnation qui en était la cause, sachant qu’il était une réincarnation de Téra’h et il devait subir des épreuves, comme l’explique le Ari zal. Consultez le Zohar sur la parachath Pin’has qui s’étend sur ce sujet : tous les événements vécus par l’homme sont dus à l’intervention de la Providence, qui se dissimule dans la nature. Tout ceci s’applique à l’homme dans cette vie ou dans des vies précédentes. »

Nous pouvons dans cette perspective lire notre verset : « Puis, le bélier d’installation », le bélier faisant référence à un langage sévère, comme il est dit (Yé’hezkel 17,13) : « Les grands du pays», le bélier d’installation fait allusion aux souffrances sévères infligées à l’âme qui doit remplir son rôle, «tu prendras » : tu les accepteras avec amour et joie, car par ce biais : « dont tu feras cuire la chair en lieu saint »: tu purifieras la chair et la matière dans un lieu saint, car la joie entraîne la Présence divine, et en méditant sur les bienfaits des épreuves qui sont explicités dans la sainte Tora, on mérite de vivre à tout moment, et dans toutes les circonstances, dans une joie pure.

Chabbath Chalom !

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