Quand l’AFP parle d’un tueur mais pas de sa victime

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Curieux décompte : dix-huit Palestiniens tués et zéro Israélien… dans un article sur les suites de l’assassinat d’un Israélien.

 

Une dépêche assez équilibrée de l’Agence France-Presse relate l’opération menée par les forces anti-terroristes israéliennes pour punir les responsables de l’assassinat d’un rabbin.

 

 

La dépêche informe sur l’essentiel :

  • le meurtre du rabbin Raziel Shevah le 9 janvier;
  • l’identité du Palestinien abattu, identifié comme l’un des meurtriers par Israël : Ahmed Ismaïl Jarrar est le fils d’« un commandant du Hamas islamiste tué par les forces israéliennes pendant la seconde intifada » (plus d’infos ici sur les Jarrar père et fils, ainsi que sur la charmante mère qui a déclaré « S’il a été [tué] en martyr, tant mieux pour lui » au sujet de son fils);
  • Deux membres de la police israélienne antiterroriste blessés, dont l’un gravement, lors de l’opération.

Décompte macabre

L’AFP fournit systématiquement un décompte des victimes du conflit. En décembre, l’agence avait remis à zéro ce macabre relevé, démarré en 2015 lors du déclenchement de la vague de terrorisme palestinien qui ne s’est jamais vraiment arrêtée.

Le motif de la réinitialisation ? La décision de Donald Trump sur Jérusalem, présentée comme le nouveau point de départ de la violence palestinienne. La dépêche du 18 janvier introduit donc les chiffres en faisant référence à cet événement :

Après l’assassinat du rabbin, des responsables israéliens ont dénoncé un acte de « terrorisme » palestinien, dans un contexte de tensions depuis la reconnaissance, un mois plus tôt, par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme la capitale d’Israël.

Et, la violence ainsi expliquée (justifiée ?), l’AFP en présente les résultats :

Dix-huit Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis cette annonce le 6 décembre, la plupart au cours d’affrontements.

Dix-huit Palestiniens. Zéro Israélien.

Où est passé le rabbin Shevah ?

Dans la dépêche consacrée le 9 janvier à son assassinat, Raziel Shevah avait été comptabilisé : « 14 Palestiniens et un Israélien ont été tués depuis la décision du président américain ».

Mais dans un décompte du 15 janvier, déjà, il avait disparu : « Dix-sept Palestiniens, le dernier en date lundi, ont été tués depuis dans des violences ».

Le 16 janvier, il réapparaissait : « Dix-sept Palestiniens ont été tués depuis la décision de Donald Trump (…). Un Israélien a en outre été tué en Cisjordanie occupée. »

Et voilà que, dans une dépêche consacrée aux suites de son assassinat, la propre mort de Raziel Shevah n’est pas dénombrée. Dans le même temps, l’AFP recense un 18e Palestinien tué.

On vous le donne dans le mille : cette 18e « victime de la décision de Trump », c’est… Ahmed Jarrar, l’assassin présumé du rabbin !

Une vie que nous n’oublierons pas

Si l’AFP l’oublie, nous à InfoEquitable ne l’imiterons pas. Raziel Shevah était le père de six enfants. Il aimait la vie. On le voit ici danser avec ses enfants.

 

 

Sur Twitter, une autre vidéo poignante circule. Celle de son fils de trois ans, Ovadia : « On va à la tombe de mon papa. J’aime mon papa. » La personne qui le porte lui répond que son papa l’aime aussi…

Source infoequitable.org

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