La conseillère juridique de l’opposition

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La réalité dépasse parfois toute imagination. Le rôle d’un consultant légal pour le gouvernement, comme son nom l’indique, est une personne qui assiste le gouvernement pour le conseiller et le représenter devant les autorités judiciaires. Si le conseiller juridique estime qu’il ne peut pas représenter le gouvernement, il est censé déposer les clés et annoncer qu’il ne peut pas remplir son rôle. Il n’est pas possible – et il est peu probable qu’il y ait jamais eu un tel moment dans le passé – qu’un conseiller de cet ordre comparaisse devant les tribunaux pour représenter la partie qui poursuit le gouvernement ! Imaginons une situation dans laquelle une personne engage un avocat pour pour le représenter dans une réclamation délictuelle, par exemple, lorsqu’il exige
de l’argent de la part d’une personne, et quand il arrive au tribunal, il découvre que son avocat explique au juge pourquoi le prévenu a raison et qu’il n’a pas à payer
à son client. A ce moment, si ce n’est pas longtemps avant, il doit prendre ses cliques et ses claques et abandonner ce dossier, s’il se conduit contre son client de manière aussi flagrante. Il a le droit de dire à l’autre qu’il n’est pas prêt à le représenter au procès, mais pas qu’il viendra dans le but de se tenir aux côtés de l’autre partie. Il n’y a rien de tel dans aucun système juridique normal.

Ceci, bien entendu, sauf dans l’État d’Israël, où le consultant peut légalement passer outre toutes les normes et principes d’éthique, et informer le tribunal que son client n’a pas raison dans ses affirmations, et qu’il y a lieu d’accepter les revendications du regroupement opposé. C’est incroyable, mais c’est exactement ce que fait l’actuelle conseillère juridique du gouvernent, Beharav-Miara. Moins de deux semaines avant la rencontre au tribunal concernant la validité d’une loi fondamentale adoptée par la Knesset concernant la réduction des motifs du raisonnable, la voici envoyant un document à la Cour suprême dans lequel elle déclare que le tribunal doit réprimer les réclamations des pétitionnaires
et invalider la Loi fondamentale promulguée par la Knesset. Il faut se frotter les yeux pour croire qu’une telle chose peut arriver dans un pays normal. La conseillère peut annoncer qu’elle n’est pas prête à représenter le gouvernement, et elle a effectivement permis au ministre de la Justice Levin de prendre un avocat privé qui va le représenter devant la Cour suprême. Mais la conseillère elle-même – qui est censée travailler en faveur du gouvernement – va se rendre au tribunal pour représenter les plaignants qui vont contre le gouvernement. C’est du jamais vu !

Il semble que même le ministre Levin, qui s’est déjà habitué au fait que la conseillère juridique s’oppose à toute démarche du gouvernement, se retrouve suffoqué par cet acte sans précédent, pour ne pas dire insolent, dans lequel la conseillère juridique s’érige contre lui dans cette instance, alors qu’elle est exactement payée pour faire le contraire, pour prendre la défense du gouvernement dans ce genre d’instance.

Mme Beharav-Miara sait qu’elle recevra un tonnerre d’applaudissements de la part des médias, et aura droit à un soutien sans limite. Les grands médias ne la remettront pas à sa place et ils lui reprocheront pas cette conduite sauvage, et donc elle se permet de faire tout ce qu’elle veut en totale opposition avec son devoir et pour lequel elle reçoit un salaire du trésor public.

Rav Yits’hak Roth, Yated, 5 septembre 2023

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