Dieudonné, complotisme… le troublant centre culturel de Grande-Synthe

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Le siège de l’association culturelle a été perquisitionné mardi à Grande-Synthe en raison de son « soutien marqué » à « plusieurs organisations terroristes ».

Il est à peine 6 heures du matin, mardi 2 octobre, lorsqu’une importante opération policière, à laquelle ont participé des membres du Raid et de la BRI, se met en branle à Grande-Synthe, une banlieue de Dunkerque (Nord). La cible des hommes en uniforme : un bâtiment cossu en briques rouges qui abrite l’association culturelle chiite Zahra France, très proche du pouvoir iranien. L’opération a été lancée à la suite du « soutien marqué » à « plusieurs organisations terroristes » des dirigeants du centre, dont les avoirs ont été gelés, selon un arrêté publié mardi au Journal officiel. Une personne a été déférée devant un juge pour « détention d’armes illégales ».

Cette intervention musclée contre le centre Zahra France prend sa source le 30 juin 2017, explique Le Parisien. En ce début d’été, un attentat à l’explosif contre un rassemblement de moudjahidine du peuple est déjoué par les autorités françaises à Villepinte. Cette tentative de frapper ce groupe d’opposants au régime iranien, hébergé par l’Hexagone depuis longtemps, est imputée à Téhéran, a rapporté mardi une source diplomatique française au quotidien. Quelques heures plus tôt, le gouvernement annonçait le gel des avoirs en France de la Direction de la sécurité intérieure du ministère du Renseignement iranien et de deux ressortissants de la République islamique, soupçonnés d’avoir joué un rôle dans la préparation de cet attentat raté. Dans le même temps, des policiers prenaient place aux alentours du centre Zahra France.

« C’est une communauté très fermée »

Ce centre culturel se trouve ainsi au cœur d’une brouille diplomatique entre Paris et Téhéran. Et malgré le retentissement de cette affaire, peu d’informations filtrent sur Zahra France, qui tient farouchement à sa discrétion, comme en témoignent les gardes plantés aux portes d’entrée. « C’est une communauté très fermée, on ne sait pas trop ce qui se passe à l’intérieur », convient une riveraine interrogée par l’Agence France-Presse (AFP).

Un détour sur les réseaux sociaux permet toutefois de se faire une idée plus précise des activités de l’association. Le discours tenu par le centre Zahra France y est ouvertement antisioniste et un personnage trouble est régulièrement mis en avant : Yahia Gouasmi. Le fondateur du centre, qui fait partie des individus perquisitionnés mardi, peut se targuer de sa proximité avec le régime iranien. « Il avait toutes les informations avant tout le monde lors du conflit IranIrak. C’est un personnage fantastique et très respecté. À l’époque, je le mettais en relation avec les renseignements généraux à Lille », assure au Parisien Jean-Noël Coghe un ancien journaliste de RTL.

« On est chiite, on est contre Daech »

Pour Karim Pakzad, chercheur à l’Iris, le Franco-Algérien de 70 ans est à la tête d’un « lobby ». Selon lui, « les Iraniens ne sont pas des anges (…). Eux aussi disposent par exemple d’activités de contre-espionnage ». Les relations entre l’association et les autorités françaises ne sont pas arrangées lorsque le centre Zahra France a décidé d’héberger en son sein la Fédération chiite de France et le PAS, le Parti antisioniste. Yahia Gouasmi a également pris la sulfureuse décision de rejoindre une liste antisioniste regroupant Dieudonné et Alain Soral. « C’est Gouasmi qui a aussi permis la rencontre entre Dieudonné et Mahmoud Ahmadinejad », explique Jean-Noël Coghe.

Le centre se défend toutefois de tout projet terroriste. Pour le responsable religion de Zahra France, Jamel Tahiri, les personnes qui détenaient des armes les possédaient « pour la sécurité du centre » : « Ça n’a rien à voir avec du terrorisme. » L’homme de 43 ans a expliqué qu’il donnait « des cours de religion et d’éducation », ajoutant que l’association « [soutenait] le Hezbollah. On est chiite, on est contre Daech ».

Source www.lepoint.fr

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